Une crise profonde de la démocratie

logo-ppldAlors que la crise que traverse l’Europe – et le reste du monde avec elle – devrait être l’occasion d’oser remettre en question le dogme de la croissance, ces élections européennes n’auront brillé que par la stérilité des débats proposés par les médias et les politiques dominants. Cela se retrouve dans une abstention record qui atteint 56 % en Europe et 60 % en France.

Europe-Décroissance ne peut que regretter ce qu’elle avait malheureusement annoncé. Une fois de plus la politique spectacle avec les querelles pathétiques des Aubry et Royal, des Cohn-Bendit et autres Bayrou n’a surtout pas réussi à repolitiser nos démocraties malades d’elles-mêmes.

En France en 2005, le référendum sur le Traité de Constitution Européenne avait connu, à la suite d’un débat de fond passionné, 70% de participation. Plus de 55% de nos concitoyens s’étaient alors exprimés contre ce Traité, en particulier contre la Partie III de ce texte qui ne faisait que reprendre les dogmes économiques qui fondent l’Europe au fil des traités qui nous été imposés sans aucun débat démocratique. On sait comment à Versailles les partis dominants avaient alors décidé de contourner ce choix en modifiant notre constitution et en imposant une simple copie du TCE : le Traité de Lisbonne.

Nous vivons aujourd’hui le résultat de ce mépris des classes dirigeantes, soutenues par des médias sous perfusion de l’argent de la publicité.

Alors que les crises écologiques, économiques, sociales, politiques nous amènent à un carrefour de l’histoire, que l’Europe va toujours plus vite tout droit dans le mur vers lequel l’entraîne la société de croissance, celle de la dépolitisation et du mépris, nous ne pouvons que déplorer que tout soit fait, sciemment ou non, pour ne surtout pas prendre le temps de réfléchir, de comprendre et de débattre.
Le redécoupage de la France en régions comme la campagne audiovisuelle, à laquelle nous avons participé, sont la preuve de graves inéquités démocratiques.
Une heure d’antenne partagée par 17 listes contre 20h partagées par les 6 gros partis politiques qui nous ont ressortis les mêmes baratins insipides qui n’arrivent plus à convaincre grand monde.
De plus, le système de vote, en demandant aux candidats de financer l’impression de leurs professions de foi et de leurs bulletins de vote, ce qui représente des sommes considérables (plusieurs dizaines de milliers d’euros pour chaque circonscription), exclut de facto les mouvements aujourd’hui minoritaires. Nous avons tout de même proposé à ceux qui le souhaitaient la possibilité de télécharger et imprimer nos bulletins de vote.
Nous remercions tout ceux qui ont fait cet effort.

Voilà quelques raisons pour lesquelles nous nous étions lancés dans une campagne non électoraliste, mais avec pour objectifs de porter au débat l’objection de conscience à la croissance, par notre « mot-obus » de la Décroissance, et d’initier un mouvement politique autogéré.
Le bilan est plutôt positif et nous incite à penser que quelque chose est en train de se mettre en marche à travers toute la France. Spontanément, des objecteurs de croissance ont pris l’initiative de diffuser nos idées et de les discuter. Nous avons ainsi participé à de nombreux débats partout dans les régions.
Notre choix, audacieux, de faire une campagne auto-gérée et surtout conviviale tout en construisant un mouvement politique s’avère très positif.
Côté médias, le bilan est également plutôt positif, non pas par l’importance de notre présence médiatique (quasi-nulle à l’échelle nationale) mais par la qualité des tribunes qui nous ont été données (Arte, La Télé-Libre, France-Culture, Alternative FM…).

Notre démarche, à travers notre clip de campagne qui avait pour objectif de semer des germes de réflexion, a eu un écho certain chez beaucoup de concitoyens.

Plus que jamais, nous réaffirmons que notre force ce sont nos idées et nous vous invitons à continuer à vous réapproprier la Politique et la Démocratie et à venir construire avec nous la société de demain.

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