La véritable écologie politique, c’est la décroissance !

Après s’être ralliés sous conditions au PS en échange de 2 ou 3 ministères, quelques députés et quelques sénateurs, les élus d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) manient à leur tour la « langue de bois » commune à tous les politiciens chevronnés.

Ainsi, Cécile Duflot, ministre EELV du gouvernement Ayrault n’a-t-elle pas honte d’affirmer sereinement que Nicole Bricq, ancienne ministre de l’environnement qui refusait d’autoriser les forages en eau profonde de Shell au large de la Guyane, avait reçu une « promotion » en devenant ministre du Commerce Extérieur alors qu’elle avait été, de fait, débarquée de son ministère sous la pression des lobbies pétroliers.

Après le mensonge, le mutisme :

Plus un mot sur le nucléaire civil et militaire alors que de nouveaux rapports d’experts affirment que le pire est à venir à Fukushima si n’est pas résolu rapidement le problème de la piscine du réacteur n°4. Naoto Kan, premier ministre au moment de l’accident, prône aujourd’hui le démantèlement de toutes les centrales atomiques au Japon. « Je regrette sincèrement avoir crû au mythe de la sécurité absolue du nucléaire » a-t-il déclaré après avoir démissionné en août 2011.
Et en France, devons-nous attendre que François Hollande tienne les mêmes propos après un accident majeur pour décider, comme nos voisins allemands l’ont fait, une sortie rapide du nucléaire ?
Sur le nucléaire, les élus d’EELV témoignent leur allégeance aux multinationales EDF, Alsthom et Aréva qui de son côté saccage le Niger pour en extraire l’Uranium.

Plus un mot sur le projet mégalomaniaque, stupide et inutile d’aéroport de Notre Dame des Landes
(Nantes) qui doit s’étendre sur 1650 ha pour un trafic de 3 millions de passagers et qui sera plus vaste que Roissy Charles de Gaulle, qui sur « seulement » 1400 ha, en accueille 55
millions. Sur ce projet de NDDL, porté de longue date par l’actuel 1er ministre, tout comme sur la construction de nouvelles lignes grandes vitesse
(LGV),  EELV témoigne son allégeance aux multinationales du transport et aux bétonneurs de toutes sortes.

Plus un mot sur la question du bétonnage. En 10 ans, la France a perdu 3% de ses terres cultivables (progression des zones commerciales et résidentielles, rocades, autoroutes, lignes TGV…), soit l’équivalent d’un département. Et ça continue de plus belle !

Plus un mot sur l’agriculture industrielle et ses méfaits. Epuisement et pollution chimique des sols et des nappes phréatiques et mise en danger de la santé des agriculteurs et des consommateurs. Là encore,  EELV témoigne son allégeance à la FNSEA et aux lobbies des semenciers (Monsanto, Limagrain, Graines Baumaux) et aux fabricants d’engrais et de pesticides (Bayer, Rhône Poulenc…).

Plus un mot non plus sur les moteurs diesel dont les rejets de « particules fines » sont cancérigènes : allégeance au lobby de l’automobile.  PLUS UN MOT SUR RIEN !

Après le mensonge et le mutisme, le cynisme.
Ainsi, Cécile Duflot, toujours elle, s’est elle réjoui de la victoire de la Droite lors des dernières législatives en Grèce car ainsi, le gouvernement grec ne remettrait pas en cause le Pacte de Stabilité européen.  Duflot et EELV se placent ainsi résolument du côté des Banques contre les peuples.

Après le mensonge, le mutisme et le cynisme, voilà la Collaboration. La boucle est bouclée.  EELV dévoile son vrai visage et il est hideux.

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Que devrait être l’écologie politique aujourd’hui ?

Une formation qui s’engage résolument dans la défense de notre « Mère Nature » dont l’Homme est lui-même un élément et qu’il détruit systématiquement, avec méthode et acharnement, dans un rêve de puissance infinie (croissance) au risque de mettre sa propre existence en péril.
Sous cet angle, l’écologie politique ne peut être qu’antiproductiviste, anticonsumériste et donc anticapitaliste. Elle n’est ni pour l’austérité imposée aux peuples pour renflouer les Banques et ainsi prolonger la survie d’un système économique à l’agonie, ni pour la relance car la croissance tant espérée ne reviendra pas ce qui est une très bonne nouvelle au regard des stocks d’énergie et de matières premières encore disponibles et plus largement, des équilibres de la biosphère.

La véritable écologie politique aujourd’hui, c’est la décroissance politique !

Ainsi, et alors que le pic de production de pétrole est dépassé depuis 2006, les socialistes et leurs alliés EELV courent encore après la croissance que déjà Sarkozy voulait « aller chercher avec les dents ».

Plutôt que d’engager une ambitieuse et nécessaire politique de transition énergétique et surtout de faire baisser notre consommation d’énergie globale (isolation des logements,  réduction des transports par la relocalisation et le développement des activités de proximité, ralentissement général  de notre société, etc.) nos gouvernants face à l’explosion du chômage et à leur chute dans les sondages n’ont trouvé qu’une solution : faire baisser artificiellement et temporairement le prix de l’essence de 0,06 euro/litre ! Si ce n’était pathétique, ce serait risible.

En effet, cette mesure démagogique n’a été prise que pour satisfaire à court terme la grande majorité de nos concitoyens qui souhaitent une baisse du prix de l’essence.
Répartie à 50/50 entre l’Etat et les compagnies pétrolières qui s’en sortent bien au regard de leurs bénéfices colossaux, cette mesure ne peut être que provisoire car inévitablement le prix de l’essence et de toutes les énergies ne peut à terme qu’augmenter.
Il nous faut au contraire dès aujourd’hui nous préparer à « l’après pétrole » et sortir de notre dépendance aux combustibles fossiles. Afin de réaliser cette sortie « par le haut » et de la réussir, la connexion entre l’accès aux ressources fondamentales et l’obligation d’avoir un emploi (structurellement de plus en plus rare dans le système capitaliste bloqué dans sa croissance d’où l’explosion du chômage) doit être brisée.

Pour répondre à  ce défi, la décroissance politique propose des solutions crédibles, durables, équitables et souhaitables, justes socialement et soutenables écologiquement :

– Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) versée sous différentes formes  tout au long de la vie liée à un Revenu Maximal Acceptable (RMA) dont le montant sera démocratiquement débattu ;

-Révolution par les gratuités : gratuité des besoins de base et renchérissement, voire interdiction du mésusage ;

-Mise en place de l’ «après- développement ». Sortir de l’industrialisme. Retour à une agriculture paysanne de qualité et maraîchage périurbain. Productions manufacturées et artisanale. Resserrement de l’urbain. Repeuplement et développement des campagnes ;

-Relocalisation des productions et de la distribution (circuits courts)

-Arrêt immédiat des nucléaires (civil et militaire)

-Réduction du temps de travail (autonomie de la vie) et instauration d’une véritable démocratie participative.

-Enfin réduction drastique de toutes les formes de publicité qui veut nous faire croire nuit et jour que « plus égal mieux » et qui nous entraîne dans un cycle de surconsommation au profit d’un capitalisme prédateur et mortifère.

Il est temps de construire une société conviviale, une société de partage des richesses, une société équitable, une société qui promeut l’entraide sur la compétition, la solidarité sur l’égoïsme et l’individualisme, une société qui établit une démocratie réelle et la justice sociale. Pendant qu’il en est encore temps, construire un avenir authentiquement humain et désirable face à l’enfer vers lequel nous entraîne la société capitaliste.

Source : http://ocparis.canalblog.com/archives/2012/09/09/index.html

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5 réponses à La véritable écologie politique, c’est la décroissance !

  1. Jean Morlais dit :

    Oui, EELV n’est pas parfait, loin s’en faut. Mais si tous ceux qui sont conscients des limites de notre planète s’unissaient et se ressemblaient au sein d’un parti qui a l’avantage d’avoir une couverture médiatique au lieu de se disperser dans divers groupuscules, nous pourrions rétablir la situation.
    Il y a 2 façons d’être efficaces, les associations locales et les mouvements politiques. En politique c’est l’union qui permet d’avancer, pas la dispersion.

    • Christian GHIOTTI dit :

      Dispersion? Le PPLD et le MOC sont réunis sur la plate forme de convergence et dans les groupes locaux. Il y a plusieurs niveaux dans la décroissance : sur l’échelon des initiatives locales, il n’y a aucun problème, tout le monde va dans le même sens quand il faut se retrousser les manches (pour les AMAP, les SELS, les écoréseaux, mettre en place une déchetterie par ex.). Un des (nombreux) obstacles au rayonnement politique de notre mouvement, c’est bien la censure dont nous sommes (bien logiquement) l’objet. Tout ceci ne justifie absolument pas la trahison de l’écologie politique que commet EELV.

  2. Serge dit :

    Vous avez bien raison. Je ne suis que simple militant à EELV, et vous n’avez pas idée de la déception que nous ressentons vis-à-vis des dirigeants de ce parti. Ils se sont bien foutus de notre gueule. Ils se sont battus pour leurs sièges et maintenant ils les ont.
    Ce n’est même pas qu’on leur reproche d’éprouver, au contact du pouvoir, les limites des réalités. Ce qu’on leur reproche, c’est leur alignement servile, couplé à une déconnexion totale d’avec la base, et cette arrogante posture de ne se sentir aucun compte à rendre à personne.
    Nous sommes tous atterrés.
    Mais que faire maintenant ? C’est guignols, c’est nous qui les avions élus…

    • Malthus dit :

      @ Serge, je suis un décroissant.
      Et en militant pour EELV, vous vous faites berner d’entrée de jeu. On ne peut pas se faire chantre d’un côté de la construction européenne (au mépris de la liberté des peuples à disposer d’eux même), et proner une révolution verte.

      Il suffit de lire le Traité de Lisbonne pour comprendre que nous avons à faire à une Europe ultra libérale, qui encourage les gaspillages autant que le viol des Souverainetés.

      La première étape de la Décroissance étant la nécessaire relocalisation de l’économie et la coupure claire et nette avec la dictature des marchés, il est nécessaire pour cela de SORTIR de l’Union Européenne. Alors bien sur, je connais la ritournelle sur le « replis sur soi », le retour au « nationalisme », « la mondialisation inévitable », etc.

      N’en reste pas moins qu’en citoyen attentif, je connais ma constitution, et lie les Traités auxquels nous sommes assujettis. Et en tant que pragmatique, je sais que 27 conflits d’intérêts ne peuvent s’entendre sur la refonte d’un Traité qui serait le fruit de 27 Référendums et 27 consultations populaires, pour établir une politique de décroissance qui de toute façon est incomprise et diabolisée par la Médiacratie actuelle.

      Pour ma part, je soutiens donc l’U.P.R de François Asselineau et je pense que les décroissants institués en partis politiques ou non, devraient s’adosser à ce parti, ou encore au Mpep, à DLR, au P.O.I ou au PRCF qui soutiennent avec des visions différentes les mêmes points de vue :

      -Sortie de l’U.E et de l’euro
      -Sortie de l’OTAN

      La question du nucléaire est en revanche plus complexe à aborder.

      En bon auditeur des conférences de Jean-Marc Jancovici et amateur averti des sciences et technologies, je relativise ma position sur le nucléaire.

      D’abord le volet militaire :

      -Si je soutiens qu’à terme, il faudra en sortir de façon unilatérale en gage de paix envers le reste du Monde, du point de vue des tensions géopolitiques actuelles et en premier lieu avec la Russie (du fait des grandes conneries de nos dirigeants envers la Syrie et la Libye), les U.SA et l’Angleterre (quand on prononcera le défaut de nos dettes illégitimes, ça va être rodéo pour le système financier U.S et anglo-saxon), il convient de patienter un peu. Il faut d’abord calmer ces zozos là par notre capacité de dissuasion nucléaire, le temps que les choses se calment et que les peuples Américains et Anglais, reprennent le contrôle de leur pays respectif. On ne peut pas sortir du nucléaire militaire sans réflexion géopolitique global, il s’agit d’assurer la sécurité des Français et même des Européens.

      -Du point de vue civil, la question est toute aussi ardue. Il faudra un certain temps de transition technologique pour sortir du pétrole et gaspiller moins d’électricité. On sait que le gros du renouvelable ne peut satisfaire intégralement nos besoins et est loin d’être « bio ». Donc, il convient d’abord d’user de notre énergie nucléaire pour faciliter les industries nouvelles permettant de promouvoir les voiture à air comprimé, les camions à hydrogène, l’isolation totale des habitats, les bio-carburants générés par les algues, etc, etc.

      Tout cela prend du temps, et le paradoxe d’une véritable décroissance organisée, c’est que nous aurons logiquement 5 à 10 année de croissance « intelligente » et forte.

      Ensuite seulement, fort des transitions technologiques, fiscales, économiques, culturelles, agronomiques et sociétales apportées à la France, nous pourrons commencer à démanteler progressivement le parc nucléaire civil, en commençant par les centrales les plus anciennes.

      Pour le reste, je suis en totale adéquation avec les auteurs de cet article.

      • OdC35 dit :

        « voiture à air comprimé, les camions à hydrogène,[…] les bio-carburants »

        Euh…. on est bien d’accord que si il restera toujours quelques voitures, camions et tracteurs, et qu’on utilisera un peu d’agro-carburants (de préférence issus de déchets), l’essentiel des notre avenir repose sur la réduction des déplacements (personnes, biens et nourritures) et sur l’usage (modéré) des vélos et trains en complément ??

        Rassurez-moi ! 🙂

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