Je suis dans une colère noire. Nous seulement ces “socialistes” ne sont pas de gauche, ils font le cirque avec les Roms pour meubler l’actualité estivale, ils sont pour le nucléaire, le gaz de schiste et l’aéroport de Notre Dame des Landes, ils vont aux sauteries du MEDEF, ils tortillent du cul pour éviter de renoncer à leur cumul de mandats, ils signent les traités européens qui nous ligotent et nous asservissent… mais en plus ils se comportent, avec cette foutaise de “baisse des prix des carburants”, comme les derniers des crétins.
Le cas le plus grave est certainement celui de Pierre Moscovici. C’est un ultralibéral, réchappé de justesse de l’affaire DSK (tout comme Cambadélis, qui s’apprête à annexer le P”S”. On commence à voir une logique, là-dedans…). Contrairement à des minus comme Estrosi ou Jacob, il n’a même pas l’excuse d’être intellectuellement défavorisé. Quand il dit des conneries, c’est sciemment, et cyniquement. Circonstance aggravante, Moscovici est le fils de Serge Moscovici, brillant sociologue qui fut l’un des théoriciens de l’écologie et de la décroissance. Il ne peut donc pas ignorer à quel point cette mesure ahurissante de “baisse du prix des carburants” figurera en bonne place dans la hiérarchie des mesures politiques les plus connes, et pourtant il y a de la concurrence.
Le baratin mercatique sur la quatrième de couverture de la première édition de mon premier livre, Réinventer l’effondrement, me décrivait comme un théoricien majeur du pic pétrolier. Quand je l’ai vu la première fois, ma mâchoire est tombée — et elle est restée pendante. Vous voyez, si vous parcourez une authentique liste de théoriciens majeurs du pic pétrolier — les Hubbert, Campell, Laherrère, Heinberg, Simmons et quelques autres valant d’être mentionnés, vous ne trouverez pas un seul Orlov parmi eux. En vain chercheriez vous dans les annales et les comptes-rendus de l’Association pour l’étude du pic pétrolier1 la moindre trace de votre humble auteur. Mais à présent que cette bourde est imprimée et en circulation sur tant de copies, je suppose que je n’ai pas d’autre choix que d’essayer d’être à la hauteur des attentes qu’elle crée.
1. Association for the Study of Peak Oil and Gas, un réseau de scientifiques, d’économistes et d’ingénieurs préoccupés par le pic pétrolier, en particulier par la surestimation des réserves disponibles.
Mes déqualifications mises à part, le moment semble propice à discourir avec un nouveau bout de théorie du pic pétrolier, car c’est l’année où, pour la première fois, presque tout le monde est prêt à admettre que le pic pétrolier est réel, par essence, bien que certains ne soient pas encore tout à fait prêts à l’appeler par ce nom. Il y a seulement cinq ans tout le monde, depuis les officiels du gouvernement jusqu’aux cadres des compagnies pétrolières, traitait la théorie du pic pétrolier comme l’œuvre d’une frange de lunatiques, mais à présent que la production conventionnelle mondiale de pétrole à atteint son pic (en 2005), et que la production mondiale de tous les liquides à atteint son pic (en 2008), tout le monde est prêt à concéder qu’il y a de sérieuses difficultés à accroître l’approvisionnement mondial en pétrole. Et bien que certaines personnes craignent encore d’utiliser le terme pic pétrolier (et que quelques experts insistent encore sur ce que le pic doit être désigné comme un plateau ondulé, ce qui, au moins, est une gracieuse tournure de phrase), les différences d’opinion proviennent d’un refus d’accepter la terminologie du pic pétrolier plutôt que la substance d’une production mondiale de pétrole atteignant son pic. Ceci est, bien sûr, tout à fait compréhensible : il est embarrassant de sauter soudainement de le pic pétrolier est une ânerie ! à le pic pétrolier, c’est de l’histoire ! d’un seul bond. De telles acrobaties ne sont sans danger que si vous vous trouvez être un politicien ou un économiste.
Le gouvernement a décidé le 28 août de baisser de 6 centimes le prix du litre d’essence. Une perte de recettes qui va se traduire par une hausse d’impôt ailleurs. Mieux vaudrait pousser à la réduction de consommation des moteurs.
Un collectif d’associations écologistes – 29 août 2012
La facture énergétique des Français bat des records. Pour alléger les dépenses des automobilistes et faire face à la hausse des prix, le gouvernement envisage de subventionner l’essence et le diesel en rabotant ses taxes. Mais à y regarder de plus près, la hausse des prix des carburants est une illusion d’optique : s’il faut travailler en moyenne 9,6 minutes aujourd’hui pour acheter une litre de carburant, il fallait 19,6 minutes en 1970 soit plus du double ! (1)
Cela étant, la hausse inévitable des prix du brut risque de changer la donne. Or une baisse modeste des taxes ne suffira pour absorber la hausse soutenue et structurelle des prix du brut ! Résultat, l’effet sur le pouvoir d’achat des ménages risque d’être rapidement nul. A court terme, il aurait été plus souhaitable d’aider financièrement les ménages les plus vulnérables, particulièrement tributaires de leur voiture pour se rendre à leur travail.
Par ailleurs, cette mesurette, pratique pour éviter les problèmes de fond, sera inefficace d’un point de vue économique et budgétaire. Et particulièrement néfaste d’un point de vue environnemental car elle va augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Elle risque en outre de ne pas atteindre son objectif social. Ce n’est pas quelques centimes sur le litre qui sortira les ménages les plus pauvres des situations de précarité de mobilité dans lesquelles ils se trouvent, et la facture énergétique reste malheureusement indolore pour les plus aisés.
Malgré tous les efforts de la sphère médiatique pour endormir la population avec des informations insignifiantes, les vacances n’ont pas empêché les consommateurs de constater la reprise de la hausse du prix des carburants. Il faut dire que le portefeuille, lui, ne prend pas de vacances !
Un prix qui monte, qui monte, qui monte …
Alors que le prix du Brent a augmenté de 25 dollars en deux mois, passant de 90 à 115$/baril, l’actualité internationale est loin de rassurer les marchés.
Au Venezuela, une des plus grosses raffineries du monde était en feu depuis quatre jours après une explosion. On dénombre 48 morts et des dégâts très importants. La capacité de cet immense site est d’environ 1 Mb/j soit 1,1% de la capacité mondiale.
Dans le golfe du Mexique, 93% de la production de pétrole soit 1,3 Mb/j et 67% de la production de gaz ont été stoppées et les travailleurs évacués de 49 sites en prévisions du passage de l’ouragan Isaac. De plus, six raffineries d’une capacité totale de 1,3 Mb/j ont été fermées en Louisiane pour la même raison. Dans ces circonstances, il est d’ailleurs fort probable que les Etats-Unis utilisent leurs réserves stratégiques (722 Mb stockés dans le golfe du Mexique) pour soulager un peu la tension sur les prix de l’énergie.
Enfin, l’euro ne cesse de baisser face au dollar depuis un an, en passant de 1,45$ à 1,25$, ce qui ne manque pas d’alourdir la facture pétrolière des pays de la zone euro. En effet, le pétrole étant coté en dollars, la facture des consommateurs européens augmente d’autant plus que l’euro est en baisse. Cette situation avait d’ailleurs été protectrice en 2008, puisque l’euro était très fort et l’impact de la hausse des cours du pétrole a pu être mieux amorti chez nous.
Bref, faut-il le répéter, le prix du pétrole sera élevé, sauf crash économique majeur qui ferait baisser la consommation mondiale (ce qui ne manquera pas d’arriver un jour ou l’autre, étant donné le contexte).
Pour rentrer dans la décroissance, la première étape est de prendre conscience de son conditionnement. Le vecteur majeur de ce conditionnement est la télévision. Notre premier choix sera de s’en libérer. Comme la société de consommation réduit l’humain à sa dimension économique — consommateur —, la télévision réduit l’information à sa surface, l’image. Média de la passivité, donc de la soumission, elle ne cesse de régresser l’individu. Par nature, la télévision exige la rapidité, elle ne supporte pas les discours de fond. La télévision est polluante dans sa production, dans son usage puis comme déchet.?Nous lui préférerons notre vie intérieure, la création, apprendre à jouer de la musique, faire et regarder des spectacles vivants… Pour nous informer nous avons le choix : la radio (sans pub), la lecture (sans pub), le théâtre, le cinéma (sans pub), les rencontres, etc.
2Se libérer de l’automobile
Plus qu’un objet, l’automobile est le symbole de la société de consommation. Réservée aux 20 % les plus riches des habitants de la Terre ; elle conduit inexorablement au suicide écologique par épuisement des ressources naturelles (nécessaires à sa production) ou par ses pollutions multiples qui, entre autres, engendre la montée de l’effet de serre. L’automobile provoque des guerres pour le pétrole dont la dernière en date est le conflit irakien. L’automobile a aussi pour conséquence une guerre sociale qui conduit à un mort toutes les heures rien qu’en France. L’automobile est un des fléaux écologique et social de notre temps. ?Nous lui préférerons : le refus de l’hypermobilité. La volonté d’habiter près de son lieu de travail. La marche à pied, la bicyclette, le train, les transports en commun.
3Refuser de prendre l’avion
Refuser de prendre l’avion, c’est d’abord rompre avec l’idéologie dominante qui considère comme un droit inaliénable l’utilisation ce mode de transport. Pourtant, moins de 10 % des humains ont déjà pris l’avion. Moins de 1% l’emprunte tous les ans. Ces 1 %, la classe dominante, sont les riches des pays riches. Ce sont eux qui détiennent les médias et fixent les normes sociales. L’avion est le mode de transport le plus polluant par personne transportée. Du fait de sa grande vitesse, il artificialise notre rapport à la distance.?Nous préférerons aller moins loin, mais mieux, à pied, en roulotte à cheval, à bicyclette ou en train, en bateau à voile, avec tous les véhicules sans moteur.
4Se libérer du téléphone portable
Le système engendre des besoins qui deviennent des dépendances. Ce qui est artificiel devient naturel. Comme nombre d’objets de la société de consommation, le téléphone est un faux besoin créé artificiellement par la pub. “ Avec le mobile, vous êtes mobilisable à tout instant ”. Avec le portable nous jetterons donc les fours micro-onde, les tondeuses à gazon, et tous les objets inutiles de la société de consommation.?Nous préférerons au portable le téléphone, le courrier, la parole, mais surtout, nous tacherons d’exister par nous-même au lieu de chercher à combler un vide existentiel avec des objets.
5boycotter la grande distribution
La grande distribution est indissociable de l’automobile. Elle déshumanise le travail, elle pollue et défigure les pourtours des villes, elle tue les centres-ville, elle favorise l’agriculture intensive, elle centralise le capital, etc. La liste des fléaux qu’elle représente est ici trop longue pour être énumérée ici.?Nous lui préférerons : avant tout moins consommer, l’autoproduction alimentaire (potager)puis les commerces de proximité, les marchés, les coopératives, l’artisanat. Cela nous conduira aussi à consommer moins ou à refuser les produits manufacturés.
6Manger peu de viande
Ou mieux, manger végétarien. La condition réservée aux animaux d’élevage révèle la barbarie technoscientifique de notre civilisation. L’alimentation carnée est aussi une grave problématique écologique. Mieux vaut manger directement des céréales plutôt que d’utiliser des terres agricoles pour nourrir des animaux destinés à l’abattoir. Manger végétarien ou manger moins de viande doit aussi déboucher sur une meilleure hygiène alimentaire, moins riche en calories.
7Consommer local
Quand on achète une banane antillaise, on consomme aussi le pétrole nécessaire à son acheminement vers nos pays riches. Produire et consommer local est une des conditions majeures pour rentrer dans la décroissance, non dans un sens égoïste, bien sûr, mais au contraire pour que chaque peuple retrouve sa capacité à s’autosuffire. Par exemple, quand un paysan africain cultive des fèves de cacao pour enrichir quelques dirigeants corrompus, il ne cultive pas de quoi se nourrir et nourrir sa communauté (voir texte “ Dix objections majeures au commerce équitable ” http://ecolo.asso.fr/textes/20020312equi.htm).
8Se politiser
La société de consommation nous laisse le choix : entre Pepsi-Cola et Coca-Cola ou entre le café Carte noire et la café “ équitable ” Max Havelaar. Elle nous laisse de choix de consommateurs. Le marché n’est ni de droite, ni du centre, ni gauche : il impose sa dictature financière en ayant pour objectif de refuser tout débat contradictoire et tout conflit d’idée. La réalité serait l’économie : aux humains de s’y soumettre. Ce totalitarisme est paradoxalement imposé au nom de la liberté, de consommer. Le statut de consommateur est considéré comme supérieur à celui d’humain.?Nous préférerons nous politiser, comme personne, dans les associations, les partis, pour combattre la dictature des firmes. La démocratie exige une conquête permanente. Elle se meurt quand est elle abandonnée par ses citoyens. Il est aujourd’hui temps de lui insuffler les idées de la décroissance.
9Développement personnel
La société de consommation a besoin de consommateurs serviles et soumis qui ne désirent plus être des humains à part entière. Ceux-ci ne peuvent alors tenir que grâce à l’abrutissement, par exemple, devant la télévision, les “ loisirs ” ou la consommation de neuroleptiques (Proxac…).?Au contraire, la décroissance économique a pour condition un épanouissement social et humain. S’enrichir en développant sa vie intérieure. Privilégier la qualité de la relation à soi et aux autres au détriment de la volonté de posséder des objets qui vous posséderont à leur tour. Chercher à vivre en paix, en harmonie avec la nature, à ne pas céder à sa propre violence, voilà la vraie force.
10Cohérence
Les idées sont faites pour être vécues. Si nous ne sommes pas capables de les mettre en pratique, elles n’auront pour seules fonctions que de faire vibrer nos ego. Nous sommes tous dans le compromis, mais nous cherchons à tendre à plus de cohérence. C’est le gage de la crédibilité de nos discours. Changeons et le monde changera. ?Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive. A vous de la compléter. Mais si nous ne cherchons pas à tendre vers cette recherche de cohérence, nous serons réduit à nous apitoyer très hypocritement sur les conséquences de nos propres mode de vie. Evidemment, il n’est pas de mode de vie “ pur ” sur la Terre. Nous sommes tous dans le compromis et c’est bien ainsi.
Sans pesticides, « comment on nourrit les gens ? » Existe-t-il une alternative globale à l’agriculture industrielle telle qu’elle nous empoisonne ? Pour répondre à cette question, M2R Films avait lancé une souscription au printemps 2011. Réalisé par Marie-Monique Robin, le film « Les Moissons du Futur » (96 mn) est le résultat de ce projet. Sur Arte le 16 octobre à 20h 50
Rappelons-nous : « Small is beautiful », c’était en 1973 ; l’économiste britannique Ernst-Friedrich Schumacher publiait un livre phare de la décennie qui a vu naître l’écologie politique. En effet, avec ce livre, il prenait le contre-pied de la vision dominante en matière de choix technologiques, de projets, de réalisations. Constatant la tendance à la démesure de l’homme occidental qu’il jugeait dangereuse pour l’humanité, E.F.Schumacher préconisait de mettre en cause les sacro-saintes économies d’échelle tant vantées par les économistes et de privilégier les solutions à taille humaine. Le Grappe a souhaité revisiter la pensée de l’auteur en organisant un cycle de conférences –débats consacré à différents thèmes de société. L’objectif est de mettre en évidence les atouts des réalisations à échelle humaine en les comparant aux mégasolutions.
Cette fois c’est sur l’agriculture paysanne que nous nous pencherons avec l’aide de différents partenaires dont la Maison du développement durable de LLN qui accueillera le débat.
En matière d’agriculture, cela fait plus de 50 ans que chez nous et généralement en Europe on pratique un modèle de production valorisant quasi exclusivement l’exportation et l’agro-business. Ce modèle s’inscrit dans la lignée de la société productiviste dont il conviendrait de sortir le plus rapidement possible tant elle nous mène à des crises multiples. Comment faire pour changer les choses ? Quelles sont les initiatives porteuses d’avenir chez nous et dans le Sud ? Et l’Europe dans tout cela ? C’est ce que nous explorerons le vendredi 21 septembre 2012 de 19h à 22 h 30 à Louvain-la-Neuve.
Cette rencontre est une initiative du GRAPPE en collaboration avec l’espace Ginkgo Biloba, la Maison du développement Durable de LLN. Rendez-vous à 18 heures 45 à la Maison du Développement durable de LLN, place Agora 1348 LLN. PAF : 5 euros
Publié dansAgenda du P.P.L.D., Soutiens du PPLD|Commentaires fermés sur L’agriculture paysanne pour nourrir le monde. Conférence-débat à Louvain-la-Neuve le 21 sept.
Publié dans RAGEMAG le août 9th, 2012 | par Adrien Mideau
L’escargot de la décroissance a fini par poser durablement sa coquille dans le jardin politique et économique français. Mais les incompréhensions sont encore nombreuses face à un concept, volontairement provocateur, mais avant tout critique de nos modes de vie. Rencontre avec Vincent Liegey, membre du Parti Pour La Décroissance.
Pour commencer, le terme de Décroissance évoque le nom d’une nouvelle pensée multidimensionnelle, aux sources et approches diverses : elle s’appuie sur les limites physiques de la croissance avec, par exemple, la raréfaction des ressources naturelles, ainsi que sur les limites culturelles de celle-ci. Je fais ici allusion à une critique de la société de consommation, du productivisme, du capitalisme, de la centralité de la valeur travail, de la société du spectacle, etc… Je m’appuie également sur les travaux d’Ivan Illich sur la convivialité.
Ce terme s’est progressivement imposé comme un slogan provocateur qui a pour but d’ouvrir un débat de société sur le fait qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est ni possible, ni souhaitable.
Enfin, pour sortir ces réflexions de la confidentialité, la Décroissance s’est structurée comme le nom d’un nouveau mouvement politique, d’abord né en France il y a une dizaine d’années et qui, depuis, s’internationalise. Ce mouvement s’appuie à la fois sur le collectif avec des alternatives concrètes comme les AMAP, les jardins communautaires, les ateliers vélo, les écovillages, les monnaies locales mais aussi sur un projet de réflexion représenté notamment par le réseau international de recherche sur la Décroissance Research and Degrowth. La Décroissance se décline via l’organisation de rencontres-débats, de manifestations, d’actions de désobéissance civile ou de participation à des élections de manière non-électoraliste. L’individu y joue un rôle central avec la simplicité volontaire et la notion de décolonisation de l’imaginaire.
Finalement, il y a autant de chemin vers la Décroissance que d’objectrices et d’objecteurs de croissance. Nous essayons de cultiver la diversité des approches tout en construisant un réseau horizontal de collectifs et de personnes s’appuyant sur un ou plusieurs des niveaux de la Décroissance.
Le Parti Pour La Décroissance (PPLD) a été créé en 2006 à la suite des Etats Généraux de la Décroissance. Sans revenir sur le contexte et les débats générés par sa création, rappelons juste les critiques dures émises par Serge Latouche à ce sujet : « un manque de maturité politique » ; « on ne pouvait pas trouver mieux pour déconsidérer la décroissance et casser le mouvement à sa naissance que le lancement d’un ridicule parti de la décroissance ». Très vite ce parti s’écroule…
En janvier 2008, par hasard et naïveté, il est rejoint par plusieurs d’entre nous. Nous nous lançons alors à la fois dans une réflexion sur les manières de colporter la Décroissance en cohérence avec ses idées mais aussi sur les raisons de cet échec. Ces deux questions se rejoignent. Nous rencontrons plusieurs acteurs du mouvement de la Décroissance puis commençons à développer la stratégie politique que l’on retrouve dans la plateforme de convergence de l’AdOC, nouveau mouvement politique créé entre temps avec nos amis du MOC.
Suite à une crise de croissance, l’AdOC en tant qu’entité politique visible échoue. Nous nous recroquevillons dans nos coquilles, donc, par défaut, dans un parti : le PPLD.
Un Parti ? « Mais c’est pyramidal, partisan, une machine de guerre à élections, de quête de pouvoir pour le pouvoir, etc. »
Si nous sommes dans un parti, c’est alors plus par hasard que par choix. C’est d’autant plus surprenant que nous remettons clairement en question les institutions de notre modèle de société laissant croire que la politique se limite à son outil qu’est la démocratie représentative et son système de partis, ainsi que les rapports au pouvoir. Et nous participons aussi… à des élections… de manière non-électoraliste…
En fait nous expérimentons une stratégie qui consiste à changer la société à la fois à l’intérieur des institutions mais aussi à l’extérieur.
Agroécologie ··· Souveraineté alimentaire ··· Décroissance Permaculture ··· Jardin urbain ··· Ville en transition ··· Coopérative alimentaire ··· AMAP
Vous vous sentez proche de l’un de ces mots ou projets? notre réseau Beyond our Backyards – BoB (littéralement « Au delà de nos jardins privatifs ») peut vous intéresser. L’action collective est un pas nécessaire pour soutenir le développement et le rayonnement des idées d’agroécologie, de souveraineté alimentaire et de décroissance. C’est dans cette optique que BoB invite tous les agro-écologistes, quelque soit leur sphère d’action – académiques, activistes politique, agriculteurs, gourmets/consommateurs alimentaire – à se réunir et à agir ensemble pour un changement social. BoB organise sa deuxième rencontre international du 29 septembre au 4 octobre 2012 à Can Decreix (Pyrénées orientales, France). La participation est ouverte à toutes celles et à tous ceux qui voudraient étendre leur réseau au delà de leur projet agro-écologique, de leur campagne politique ou de leur recherche.
Deux aspects sont particuliers à cette rencontre:
Nous ne nous contenterons pas de nous rassembler pour discuter, nous souhaitons créer un espace concret, « au delà de nos jardins privatifs », ici, à Can Decreix, qui deviendra l’un des centres de soutien du réseau.
Nous mettrons en pratique une méthode profondément démocratique pour débattre, construire des propositions et agir, dénommée “Processus Groupe-Assemblée”. Celle-ci est fondée sur un principe de navette entre une assemblée et des groupes ainsi que sur l’utilisation pleine et entière de communications gestuelles et du roulement des tâches. Voirhttp://www.agroecol.eu/international/node/76. Nous souhaitons
Dès septembre, une nouvelle publication viendra animer les débats politiques romands et nationaux : Moins !
Confronté?e?s à la banalisation des questions écologiques et à une cruelle absence de voix critiques vis-à-vis du productivisme et du progrès, Moins ! aspire à promouvoir et diffuser les idées de la dé
croissance. Ce mot-obus, qui s’attaque à la religion de la croissance économique, ne trouve guère de visibilité dans les médias dominants. Quand il y figure, il l’est souvent à mauvais escient (en synonyme de récession) ou de façon caricaturale (cavernes, bougies et calèches !). Il s’agit pourtant d’un courant de pensée qui connait un succès grandissant, en Europe aussi bien qu’en Amérique Latine, au moment même où convergent des crises diverses et profondes – écologique, sociale, économique et morale.
Pour pallier à ce manque, Moins! se propose d’être un cri de contestation et de résistance, mais aussi un espace ouvert à des voix dissidentes, à des sujets et des questions tabous, afin de révéler l’existence de pistes alternatives et devenir un lieu de réflexion (et d’action !) pour construire une façon de vivre ensemble plus égalitaire et solidaire.
Alliant articles d’actualité, témoignages locaux et textes de fond, chaque numéro peut compter sur la collaboration d’une équipe de rédacteur?trice?s et de dessinateur?trice?s, entièrement bénévoles et réuni?e?s par un vif esprit « éconoclaste ». Sans publicité, libre de toute attache politicienne, notre journal (32 pages, bimestriel) sera vendu selon le principe du prix libre, tant au numéro qu’à l’abonnement. Il sera également disponible en kiosque dès lundi 3 septembre (Naville), au prix de 5 frs.
Bref: achetez-Moins! (…puis lisez-le, faites-le circuler et parlez en autour de vous, s’il vous a plu!)
3th International Conference on Degrowth
for Ecological Sustainability and Social Equity
Venice (Italy), 19th-23rd September 2012
THE GREAT TRANSITION
Degrowth as a passage of civilization
Workshop 25: Unconditional Autonomy Allowance
In the last four years, inside the French Degrowth movement, we started to develop a social and economic tool able to initiate and support a democratic transition towards sustainable and desirable societies based on Degrowth. These discussions and thoughts surrounded the idea of basic income, resource caps, re-localisation, resource freedom for a ?good? use, etc.
Hence, we proposed a redistribution of resources through the creation of the Unconditional Autonomy Allowance (Dotation Inconditionnelle d‘Autonomie) necessarily coupled with a fixed maximum income. The allowance is designed to re-localise the economy whilst preserving national and international solidarities, to gain emancipation from the central value of ?work? associated with capitalism, in order to achieve self-management, food and energy self-sufficiencies by getting out of the dependence onto non-renewable resources, mainly oil, and to re-engage citizens‘ participation in politics. This allowance would apply from birth to death unconditionally; it covers free use of energy, water and food, free access (food, education, health, transport) and the creation of local non speculative currencies. It would also be an economic tool to get rid of the debts and the speculation in creating new local, social and non-speculative economic systems. It could also initiate a re-politicization of the society with a higher participation.
The main objectives of this workshop would be:
To present this proposal in details.
To discuss and criticize the relevancy of such a proposal.
Published in RAGEMAG, 08/09/2012, by Adrien Mideau.
The snail of Degrowth has finally established itself in the gardens of the French politics and economics. But misunderstanding still abound vis à vis this concept, deliberately provocative, but most of all critical of our lifestyles. Encounter with Vincent Liegey, member of the French Degrowth Party (Parti Pour la Décroissance).
Degrowth: What on earth is it?
To begin with, the term Degrowth evokes a new multidimensional worldview, combining many different sources and approaches: it is based upon the physical limits of growth with, for example, depletion of natural resources, together with its cultural limits. Here, I allude to a critique of consumerism, productivism, capitalism, the value of work, of the showbiz society, etc … I refer to the works of Ivan illich on conviviality.
This term has gradually imposed itself as a provocative slogan intent on opening a societal debate on the fact that an infinite growth in a finite world is neither possible nor desirable.
Finally, to lift the veil on these confidential reflections, Degrowth came about as a new name for a political movement born in France around 10 years ago; it has been getting a gradual global follow up since. This movement has a collective dimension based on practical initiatives such as the AMAP, community gardens, bicycle repairs workshops, eco-villages, alternative local currencies, transition, permaculture and it is also a reflexion represented by the international research network Research and Degrowth. Degrowth unfolds throughout meetings-debates, demonstrations, civil disobedience happenings, or participation in elections in a non-electioneering way. The individual level plays an important part by choosing voluntary simplicity and the concept of the decolonisation of our imaginaries.
Finally, there are as many pathways to Degrowth as there are Growth objectors. We endeavour to nurture a diversity of approaches while building an horizontal network of collectives, endorsing one or more of the five levels of Degrowth.
With a hammer in your head all the problems look like a nail … The religion of economics … how should we get rid of it?
Degrowth or forced recession? What new economic models can help us to avoid enviromental wars, a growing number of social ills and the collapse of our civilization?
The changes are going on already: alternative answers with the idea of appropriating locally: community initiatves of sustainability, transition movement, alternative non-speculative local currencies, voluntary simplicity and many more …