Mardi
Communiqué de presse d’Europe-Décroissance ci-dessous
Programme :
- 20h00 – 20h05: introduction (Mohamed Ben Saïd)
- 20h05 – 20h20: intervention de Catherine Wihtol de Wenden sur la citoyenneté européenne
- 20h20 – 20h35: intervention de Paul Oriol sur la citoyenneté européenne de résidence
- 20h40 – 22h15: interventions des représentants des listes candidates aux élections européennes. Ont assuré de leur présence:
LO, Souny MET (NPA), Eric COQUEREL (Front de Gauche), Vincent LIEGEY (Porte-parole d’Europe-Décroissance), Bernard DELEMOTTE (Les Verts), Lucile SCHMID (PS), Fadila MEHAL (Modem)). Modérateur: Pierre Gineste. - 22h15 – 23h: échanges avec la salle
Europe-Décroissance est pour le droit de vote des résidents étrangers !
En tant que démocrates pour qui le droit de choisir ceux qui sont censés faire la loi est indissolublement lié au devoir d’y obéir, il va de soi que les objecteurs de croissance défendent le droit de vote des étrangers résidents à toutes les élections : bien sûr européennes, mais aussi toutes les autres, qu’elles soient locales ou non : municipales, cantonales, régionales et législatives.
Mais cela est loin de nous sembler suffisant.
- D’une part, ce droit doit s’accompagner de l’instauration dans les communes composées de résidents étrangers d’instances chargées de veiller à la non-discrimination et à l’intégration, dans les domaines aussi variés que l’éducation, l’emploi, les services publics, le logement, etc.
- D’autre part, la connaissance étant un outil de la citoyenneté, il faut obtenir pour tout nouvel arrivant, un droit à la formation, dont les modalités, contenus et rétributions seront définis dans une commission, comprenant des représentants des résidents étrangers, après consultation du nouvel arrivant.
- De même le regroupement familial doit être un droit intangible, étendu aux ascendants à charge, ceux-ci bénéficiant du même droit à la formation.
- De plus, il faut veiller au maintien des droits culturels, par le renforcement du financement d’associations, le soutien aux publications et aux radios en langue régionales.
Est-ce que la démocratie ne se limite qu’au vote ?
- Toutefois, être objecteur de croissance c’est aussi repenser la démocratie dans toute sa globalité – sans donc restreindre la démocratie à sa dimension institutionnelle – ainsi que la manière de faire de la Politique qui ne doivent pas se limiter au droit de vote.
- Les élections européennes à venir risquent de connaître des taux d’abstentions record. De plus, le fonctionnement actuel des institutions européennes (rejeté par référendum en 2005) n’offre qu’un pouvoir limité aux représentants élus démocratiquement (les lobbies faisant la loi en s’appuyant sur la Commission).
- Europe-Décroissance pense qu’il faut une repolitisation locale et continue afin que les citoyens (étrangers ou non) se réapproprient la Politique, c’est à dire leur choix de vie.
Positionnement électoraliste ?
De plus, Europe-Décroissance est assez critique sur le positionnement électoraliste de certains partis sur les questions du droit de vote des résidents étranger (récupération d’un côté, populisme de l’autre).
Contradictions ?
- Les statistiques montrent qu’un grand nombre de nos concitoyens sont contre le droit de vote des résidents étrangers. Nous pensons qu’il est important de prendre le temps de comprendre pourquoi.
- Europe-Décroissance trouve contradictoire le fait de défendre la démocratie et le droit de vote et d’annoncer que l’extrême-droite et la droite-extrême ne soient pas invitées à débattre sur ces thèmes. Il nous semble important de les écouter pour mieux comprendre pourquoi tant de nos concitoyens rejettent ce droit de vote : comment, sinon, se donner les possibilités d’opposer la rationalité des arguments et la cohérence des idées en face de l’irrationalité des peurs et des amalgames ?
Compétitions économiques ?
- Notre société est fondamentalement économiciste et construite autours du principe de compétition économique. Il est donc tout à fait logique, tout en le regrettant, que, lorsque des personnes sont mises en compétition les unes avec les autres, qui plus est dans cette période de crise, ce ne soit pas un sentiment de solidarité et de partage qui prime.
- De même, il nous semble important de rappeler que la majeure partie de l’immigration est plus subie pour des raisons économiques ou géopolitiques que choisie.
- Parler du droit de vote des résidents étrangers, c’est aussi poser la question du « pourquoi ces résidents », celle des relations nord-sud, celle de notre modèle de société. Et aussi, la question de notre empreinte écologique (au moins 3 planètes), c’est à dire de bien comprendre que nous devons aller chercher ces 2 planètes dans les pays les plus pauvres. La question aussi de notre impérialisme culturel à travers la publicité, les médias, le cinéma, qui colonise nos imaginaires mais aussi ceux d’autres cultures avec cette illusion de bonheur passant par un consumérisme forcené !
C’est repenser la société en profondeur et rappeler la primauté de l’humain sur l’économie.