Ralentir
La zone Nord des Yvelines est confrontée à des nuisances aériennes toujours plus importantes, que la réorganisation des couloirs aériens mise en œuvre par la Direction Générale de l’Aviation Civile va amplifier.
Pourtant, la pollution chimique engendrée par le trafic aérien est une menace pour la santé publique.
Pourtant, les nuisances sonores engendrées par le trafic aérien sont une plaie pour les habitants avec des effets catastrophiques sur la santé (troubles physiologiques, cognitifs et mentaux. En outre, ces bruits dépassent les normes en vigueur, au mépris des citoyens qui en souffrent au quotidien.
Nous proposons donc que le Conseil Général des Yvelines prennent position en faveur du bien-être et non en faveur de l’économie.
Nous demandons le plafonnement du nombre de mouvements sur l’aéroport de Roissy ainsi qu’un vaste débat sur le transport aérien afin de savoir si ce dernier a encore un sens, alors que son bilan écologique est alarmant en terme de pollutions et de pillage de ressources naturelles. De plus, la navigation aérienne s’inscrit pleinement dans la société de Croissance en abolissant les distances et le temps.
La Seine n’est pas exemptée des ravages de la société de Croissance. Ainsi, le projet du Grand Paris entend faire du port d’Achères, le plus grand port fluvial de France en permettant au port du Havre de s’immiscer dans les terres tout en étant relié au Nord de l’Europe par le canal Seine-Nord-Europe.
Ne nous trompons pas, ce trafic fluvial aura des conséquences catastrophiques sur notre environnement. Cette réorganisation des transports ne se fait pas pour limiter l’impact de la route, ni dans le cadre d’une réflexion quant au sens des transports et à une éventuelle relocalisation des activités.
Le projet du Grand Paris, avec son grand port, répond bien à l’exigence du toujours plus. Il est d’ailleurs synonyme d’accélérateur de Croissance pour les initiateurs du projet … … avec son cortège de pollutions liées au trafic routier qui va s’amplifier ou aux nuisances sonores.
Ce projet pose la question des limites qui devrait être au centre de nos réflexions mais aussi la question du sens de notre société et du sens des transports c’est-à-dire qu’est-ce qui est transporté, quel est son coût environnemental et social, et est-ce que cela va réellement améliorer notre quotidien ?
Nous demandons donc un débat public autour de ces questions. Nous ne formulons pas une opposition de principe au trafic fluvial si celui-ci n’apparaît pas comme un complément ou un palliatif à la route. Le transport sur eau peut(-) être une solution d’avenir si nous posons les bonnes questions sur le transport, notamment que transporter et d’où.
Par ailleurs, le projet du port d’Achères doit être redimensionner à taille humaine pour un trafic réfléchi, respectant l’environnement et les riverains.
La Croissance ne peut plus tout sacrifier sur l’autel de l’Economie. Combattons ce projet démesuré pour retrouver le sens des limites, un environnement de vie sain et un mode de vie indépendant des grands échanges commerciaux.
De la même façon, le tout automobile ne peut plus guider les décisions de nos autorités. Il est temps d’en sortir et de proposer d’autres transports mais surtout un autre « ménagement du territoire » afin que nous ayons moins besoin de transport. Il s’agit bien de faire décroître le besoin de transport, pour faire croître notre bien-être.
La N184 qui coupe Conflans-Sainte-Honorine est, sur ce point, exemplaire. Cette route coupe la ville en deux au détriment des conflanais. Notre cadre de vie est sacrifié pour faciliter le déplacement des franciliens. Réduire la vitesse et requalifier cette route en boulevard urbain est un premier pas mais qui devra trouver une suite dans un débat plus global sur les transports. Car la solution est de réduire le trafic routier et non de le déplacer.
La Décroissance est, avant tout, un questionnement afin de formuler les réponses les plus adéquates aux maux de la société de Croissance. Avec de tels projets, personne ne pose les bonnes questions et ce sont de mauvaises réponses qui sont apportées. Notre organisation sociale nécessite que l’on ralentisse pour mieux envisager l’avenir.
Déjà des solutions existent pour limiter les transports et peuvent, d’ores et déjà, être appliquées.
Nous proposons que le Conseil Général soutienne les modes de productions locales qui permettent, notamment de créer de l’activité et de réduire les transports. Ainsi, soutenir les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysannes (AMAP), les Systèmes d’Echanges Locaux (SEL) ou encore des coopératives (de type SSCOP), et l’artisanat local est un premier pas. Le Conseil Général peut accélérer et faciliter leur mise en place c’est-à-dire bonifier les initiatives locales.
Évidemment, cela nécessite de revoir le rapport au pouvoir. Le Conseil Général doit impulser mais, aussi, être à l’écoute de ces initiatives citoyennes et accorder son aide en se fondant sur des critères de soutenabilité environnementaux draconiens, ainsi que sociaux (par exemple, ne pas soutenir une petite unité de production fondée sur l’exploitation minière ou produisant un objet dont le bilan énergétique ou le bilan sanitaire est déficient).
Il y a déjà beaucoup à faire localement pour améliorer notre cadre de vie et nos modes de vie plutôt que de poursuivre un développement insoutenable, absurde et socialement destructeur.
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