RIO+20, l’histoire d’un échec annoncé !

 

http://www.partipourladecroissance.net/wp-content/uploads/2008/12/logo-ppld.gif« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »
Albert Einstein

Même les médias mainstream n’attendent plus rien de ce type de sommet comme on peut le constater en lisant les unes de la presse et en particulier celle du Monde datée du 20 juin : L’économie verte déraille à Rio+20, l’article commençant par : « La conférence des Nations unies sur le développement durable, qui doit se dérouler du mercredi 20 au vendredi 22 juin à Rio de Janeiro, sera-t-elle jouée avant même d’avoir débuté ?« 
Pour continuer : « LA CRISE (comprendre économique et financière) PÈSE SUR LES NÉGOCIATIONS« .
« Le cycle de négociations, qui a débuté en janvier, a pâti de la crise financière et de l’incapacité des pays industrialisés à prendre des engagements financiers clairs ainsi que l’exigeaient les pays du sud. »
Et pour conclure : « En comparaison avec le sentiment d’urgence diffusé par les nombreux experts présents à Rio, qui s’inquiètent – presque unanimement – des dangers qui menacent l’humanité si celle-ci ne parvient pas à adapter ses modes de production et de consommation à la raréfaction des ressources, combinée à la croissance démographique, les décisions concrètes qui émergeront de ce sommet risquent de paraître bien timorées. »

40 ans après le premier sommet de Stockholm, et aussi 40 ans après la publication du rapport Meadows, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen, mais aussi l’An 01 de Gébé, 25 ans après la sortie du rapport Brundtland donnant naissance à cet oxymore qu’est le développement durable, 20 ans après Rio, « on prend les mêmes et on recommence » !

« Lorsque l’on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous forme de clou.» Albert Einstein, cité par Serge Latouche.


En fait à travers ce titre, cette introduction et cette conclusion, on retrouve toutes les contradictions que les objectrices et objecteurs de croissance dénoncent depuis déjà bien trop longtemps. Que sont croissance verte, développement durable, économie verte, comment concilier baisse de nos consommations et sauvetage de notre système économique ? On mélange tout sans jamais faire le lien entre tous ces paramètres et on utilise des expressions vides de sens.

Ce type de rencontres est voué à l’échec, comme notre société de croissance, puisqu’elles essaient de trouver des compromis entre des acteurs et des visions fondamentalement contradictoires. De plus, la plupart des organisateurs, des acteurs et des observateurs, aveuglés par leur religion de l’économie, ne s’en rendent pas compte.
Des impostures comme le développement durable, la croissance verte et de manière générale le greenwashing, sans oublier la foi dans le progrès technique et scientifique, participent à empêcher d’identifier et d’analyser le fond du problème, c’est à dire un modèle de civilisation qui est dans une impasse ! Nous faisons preuve d’une forme d’obscurantisme des temps moderne où la religion est celle de la Croissance, soi-disant seule capable de résoudre tous nos problèmes (crise économique, chômage, progrès technique, développement) mais aussi d’apporter un bonheur illusoire (profiter de la jouissance de la sur-consommation à l’occidentale).

20% de la population mondiale s’approprie 87% des ressources de la planète.

Nous vivons dans une société  institutionnellement, économiquement, financièrement mais aussi culturellement, psychologiquement, socialement et politiquement toxico-dépendante à la Croissance !
Or, comme nous le savons, une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible et encore moins souhaitable. Force est de reconnaître que cette prise de conscience s’élargit, mais cela n’est pas suffisant. L’enjeu est donc de sortir de la société de croissance et d’inventer à la fois un modèle, ou plusieurs modèles alternatifs et un chemin pour y parvenir.
Cela commence chez nous, les plus riches, là où nos modes de consommation ne sont plus soutenables et nous obligent à exploiter le reste de la planète. Il faut aussi sortir de ces politiques destructrices que nous imposons et que nous appelons, non sans hypocrisie, développement, lorsqu’il ne s’agit pas de guerre humanitaire.

Moins de biens, plus de liens.

Cela n’est possible qu’avec une sortie de notre système économique et donc en défiant l’oligarchie qui en profite !

Le plan B existe bel et bien, il n’est ni dans l’austérité, ni dans la relance mais dans la Décroissance : c’est à dire à travers une décolonisation de nos imaginaires et une transition démocratique et sereine vers des sociétés soutenables et souhaitables.
C’est pourquoi, nous proposons pour l’Europe, puisque c’est de là que le mouvement doit commencer :

1) De ne pas rembourser les dettes publiques, de nous réapproprier démocratiquement la banque centrale et de manière générale le système et la création monétaire.

2) A travers cette réappropriation de l’outil économique, de protéger les populations européennes afin qu’elles retrouvent de la sérénité et de l’espoir et par là même se réapproprient leurs choix de vie. Nous proposons ainsi la mise en place d’un revenu inconditionnel d’existence se déclinant de manière transitoire sous forme d’une dotation inconditionnelle d’autonomie.

3) La mise en place d’un revenu maximum autorisé.

4) La mise en place d’une transition énergétique et agricole s’appuyant une relocalisation ouverte et s’inscrivant dans le questionnement : qu’est-ce qu’on produit ? Comment ? Pour quel usage ?
5) Le remboursement de la seule vraie dette que nous avons : la dette envers les pays du sud que nous colonisons, pillons, détruisons depuis des décennies. Sans eux, leur main d’œuvre que nous exploitons et leurs ressources que nous nous approprions, nos modes de consommation seraient impossibles. A nous leur rendre ce que nous leur avons volé, et en premier leur auto-détermination !

Ainsi, à la vitesse de l’escargot, nous continuons à essayer d’initier ici et là, sans attendre, les cercles vertueux d’une Décroissance sereine, soutenable et conviviale !

 

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2 réponses à RIO+20, l’histoire d’un échec annoncé !

  1. BEAGUE dit :

    Bravo pour ce super article que je partage en tout point avec vs sauf la fin…..
    « 5) Le remboursement de la seule vraie dette que nous avons : la dette envers les pays du sud que nous colonisons, pillons, détruisons depuis des décennies. Sans eux, leur main d’œuvre que nous exploitons et leurs ressources que nous nous approprions, nos modes de consommation seraient impossibles. A nous leur rendre ce que nous leur avons volé, et en premier leur auto-détermination ! »
    Les pays du sud ont obtenu leur indépendance depuis près de 50 ans… Si la misère et l’exploitation existent encore ds certains de ces pays ce n’est pas tant « notre » faute que des dirigeants de ces pays dont bcp sont ou étaient corrompus et incompétents…. Respecter les peuples du sud ce n’est pas les poser tjs et tjs en victimes ou en peuples irresponsables mais avant tt les inviter à prendre leurs destinées en mains, en choisissant des gouvernements qui ne soient pas au service des multinationales et organismes économiques internationaux au service du libéralisme économique, ou au service de leurs propres intérêts claniques, familiaux ou personnels…..
    Prenons le seul exemple de l’Algérie : 50 ans d’indépendance pour un pays riche de par son sous-sol, les possibilités de son agriculture et de son tourisme…. A qui est du le désastre économique de ce pays sinon et avant tt à ceux qui le dirigent depuis l’indépendance ? Pour faire évoluer les choses ici ou là-bas ne serait -il pas temps d’appeler les uns et les autres à assumer leurs responsabilités et à prendre d’autres orientations politiques et économiques plutôt que de reporter la faute sur une colonisation de plus en plus lointaine ??? Cette excuse ne pourra être avancée éternellement. Elle deviendra de plus en plus inadmissible et ridicule….
    Respecter les gens et les peuples, les aider réellement, impose en premier lieu de commencer par les csidérer comme des êtres responsables de leurs actes, autonomes, »adultes » et donc indépendants de nos sempiternels mea-culpa d’occidentaux…
    En toute sympathie.
    Frédéric Béague – Capinghem

  2. Manso dit :

    Pour le Saint Siège, le Nicaragua, le Chili, la Russie, le Honduras, la Syrie, la République Dominicaine, le Costa Rica, et l’Egypte ça n’est pas un échec…
    http://www.chretiente.info/201206222959/bonne-nouvelle-de-la-conference-de-rio/
    Visiblement, contrairement à ce qui se dit parfois, la droite continue à promouvoir les valeurs natalistes…

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