Introduction
Pour les élections régionales en Île de France
Une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité !
La Décroissance n’est pas la décroissance de tout pour tous, ni un retour en arrière vers un pseudo bonheur perdu, mais bien un virage, une bifurcation que nous devons prendre afin de sortir des engrenages destructeurs de la société de croissance.
La Décroissance remet avant tout en question notre société de consommation mais sans hypothéquer nos acquis démocratiques, sociaux et culturels.
Avec ses meilleurs outils en « isme » que sont le capitalisme, le libéralisme économique, le productivisme…, la société de croissance accumule dramatiquement toutes les crises : environnementale, sociale, économique, culturelle et politique.
Devant ce constat, il est urgent de dire que :
l’alternative ne sera pas « entre croissance et décroissance » mais bien entre
« Décroissance volontaire et récession subie ».
Les problèmes sociaux, économiques et environnementaux de notre système ne pourront être résolus ni en ajustant quelques paramètres à la marge, ni par les seules initiatives personnelles. Pour ces raisons, il est essentiel de proposer un projet politique capable de transformer ce modèle qui met en danger notre avenir. C’est dans le cadre d’une « société de Décroissance » qu’il faut envisager la Décroissance en Ile-de-France.
Les problèmes que rencontre aujourd’hui l’Île-de-France sont immenses.
L’Ile-de-France, un monstre économique…
* Riche de 12 millions d’habitants, la région Ile-de-France est la 5ème plus puissante agglomération au monde avec un PIB de plus de 550 milliards d’euros, soit plus de 28% du PIB national.
…dans une impasse :
- Les quelque 23 millions de déplacements mécanisés par jour, dont plus de la moitié effectués en voiture sur un territoire aménagé en conséquence, sont extrêmement énergivores et polluants.
- 50% de notre territoire est consacré à l’agriculture – essentiellement productivisteet dépendante du pétrole (mécanisation, pesticides, engrais) – et n’est utilisé qu’à hauteur de 20% pour la consommation locale.
…avec un budget dérisoire :
- Le budget du Conseil Régional est de 4,5 milliards d’euros ce qui représente moins de 1% du PIB de l’Île-de-France, alors que sa responsabilité englobe lestransports, la formation et l’apprentissage, l’aménagement du territoire, l’aide aux entreprises, la culture…
Les solutions que nous proposons en Île-de-France
Pour l’agglomération parisienne : – 90% de la population et 20% de la superficie – constitue une structure monocentrique multipolaire (croissance des distances entre lieux d’habitation, de travail et de vie) .
- Nous proposons le programme des villes en transition pour sortir du centralisme parisien, redéployer, relocaliser la vie et l’économie dans les villes redensifiées de l’ensemble de la Région : la décroissance radicale des transports urbains, du gâchis énergétique et de la pollution au profit d’une croissance du temps libre et du bien-être.
Pour les zones rurales représentent 7 500 emplois en agriculture intensive, pour 50% de la superficie de la région.
- Nous proposons de redynamiser ces zones par la création d’emplois dans l’agriculture, l’artisanat, la vie locale sociale et culturelle, grâce au passage de l’agriculture intensive à des formes plus respectueuses de l’environnement (biologique, paysanne, maraîchère…) : la décroissance de notre dépendance au pétrole et de l’extension des villes au bénéfice de la relocalisation des activités et de l’habitat.
Île-de-France – Décroissance !
Projet citoyen et politique pour les élections régionales en Île-de-France
Un projet de rupture pour le grand Paris : des villes en transition !
Comment organiser le changement de notre mode de vie vers une civilisation respectueuse de nos écosystèmes, basée sur le renouvelable, et la plus égalitaire possible ? Telle est la question à laquelle nous souhaitons répondre dans le cadre du programme des objecteurs de croissance pour la Région Île-de-France.
Ce programme, ce projet, nous le nommons « Ville(s) en transition », car il s’agit ni plus ni moins que de proposer une TRANSITION vers cette nouvelle civilisation.
Nous l’opposons d’une part au projet de « Ville globale » défendue par la Droite et esquissé dans le projet de loi de Christian Blanc sur le « Grand Paris », et d’autre part au projet de « Ville compacte » défendu par la Gauche et les Verts du Conseil Régional IDF.
Le « Grand Paris » prévoit une double boucle de 140 km (le Grand Huit), qui enrubannerait Paris d’ici à 2030 et assurerait des liaisons rapides entre les pôles économiques de La Défense , Saclay, Villejuif, Noisy, Saint-Denis et les aéroports d’Orly et de Roissy (Lestravaux du métro commenceraient fin 2013).
Quelle est l’utilité d’un métro automatique, conçu d’abord pour relier des entreprises à des entreprises et quel est l’avenir du transport par avion à l’heure du changement climatique etde la fin du pétrole ?
Ce projet doté de 35 milliards d’euros a été adopté par l’Assemblée nationale sans qu’aucun des élus locaux ait été associé aux travaux.
Nous nous opposons à ce projet visant à renforcer l’agglomération parisienne comme « Ville Globale », insérée dans l’économie mondialisée que nous dénonçons, et qui est à l’origine de tous nos maux : destruction de l’environnement et des sociétés.
A l’inverse de ce projet technocratique, le schéma directeur de l’ Île-de-France (SDRIF), établi par la Région à l’issue d’une intense concertation et validé à l’unanimité au printemps 2009, plaide pour une métropole compacte : densification économique et résidentielle de la première couronne et intensification des transports collectifs dans toute la banlieue. Le plan transport s’appuie sur les métros, le RER et des tramways…
Focalisé sur le métro automatique et les prochaines élections, l’État bloque administrativement le SDRIF et rechigne à participer au plan de transport régional.
Rappelons que le budget de la Région Île-de-France dépasse à peine les 4,5 milliards d’euros.
Bien que plus proche de notre projet de « Ville(s) en transition », le projet de « Ville compacte » n’aborde pas la nécessaire modification de notre façon de vivre, il est trop concentré sur les problèmes de transports, il ne propose pas un programme en rupture avec le système productiviste qui met en concurrence les régions dans l’économie-monde ultra libérale.
Quels sont les objectifs de « Ville(s) en transition » ?
Il s’agit d’inciter les citoyens d’un territoire (village, commune, ville ou quartier) à prendre conscience que notre région, pour les déplacements, l’alimentation et sa prospérité est très fortement dépendante d’une ressource à la fois en voie de raréfaction, précieuse, et cause de nuisances : le pétrole.
Il s’agit aussi de comprendre l’urgente nécessité d’anticiper et de préparer l’après-pétrole, enrendant possibles les conditions d’un futur serein et convivial par le biais de :
La réduction des émissions de gaz à effet de serre anthropiques et de la consommation d’énergie d’origine fossile selon un Plan de réduction énergétique, décidé par la collectivité etfondé sur une vision positive de l’avenir.
La relocalisation de tout ce qui peut l’être et le resserrement des liens entre habitants etacteurs économiques locaux.
Le développement des qualifications qui s’avèreront nécessaires.
Île-de-France – Décroissance !
Projet citoyen et politique pour les élections régionales en Île-de-France
Dans le cadre des élections régionales, nous proposons une série d’uto-pistes pour une Décroissance sereine, soutenable et conviviale en Île-de-France.
Ces propositions s’articulent principalement autour de quatre grandes thématiques : la relocalisation, la gratuité du bon usage couplée au renchérissement du mésusage, le ralentissement et la convivialité.
Décroissance des nuisances de la voiture et réduction des transports entre les lieux de travail et de vie :
23 millions de transports mécanisés par jour dans l’agglomération parisienne, plus de la moitié effectués envoiture individuelle. 4 millions de voitures en Île-de-France, 50% de l’espace public occupé pour le stationnement de véhicules.
- Interdiction de l’utilisation de voitures individuelles dans Paris intra-muros (sauf pour les services, lesartisans, les taxis avec tarifications adaptées pour les personnes à mobilité réduite, les livraisons…) dans le cadre d’une relocalisation des activités, et une politique ambitieuse en faveur des transportsen commun et doux.
- Développement des transports doux, en particulier des vélos.
- Vélib dans toute l’Île-de-France à condition que cela soit directement géré par des fonds publics etnon pas publicitaires.
- Mise en place d’une infrastructure adaptée : parkings à vélos, pistes cyclables, réaménagement de garages à vélos dans les immeubles.
- Réduire les vitesses autorisées en ville à 30 km/h et à 70km/h sur les voies rapides dans l’agglomération parisienne.
- Mise en place de services de voitures partagées. Développement du covoiturage. Réserver une voie sur les grands axes pour les véhicules respectant ces critères (auto-partage, covoiturage).
- Développement du transport fluvial.
- Gratuité (sous conditions) des transports en commun de proximité.
Une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité !
Vers un exode urbain choisi :
- Créer des emplois ruraux dans l’artisanat, l’agriculture biologique et vivrière, mais aussi dans le socialet la culture, financer des aides à la mobilité, des bourses, des prêts à taux zéro.
- Favoriser la coopération plutôt que la compétition entre les régions à travers des échanges culturels, de savoir-faire, de personnes, d’investissements mutualisés : par exemple instaurer des partenariats inter-régionaux afin de permettre aux personnes le souhaitant de partir s’installer dans des régions moins peuplées afin d’y recréer de l’activité dans des domaines d’avenir (agriculture paysanne, artisanat) avec financement de formations professionnelles, d’aides à la mobilité, d’installations, de rachats de terre.
Travailler moins pour vivre mieux !
Réappropriation de l’espace – Vers une autre agriculture – Vers une autre ville :
- Couverture du périphérique et de certaines voies de chemin de fer pour en faire des espaces verts ou des jardins partagés.
- Retour de la terre dans la ville : développement des jardins potagers partagés et des espaces verts, à la place de parkings ou de routes.
- Reboisement des villes. Réimplantation de haies en zone rurale.
- Réquisition des terrains industriels pour dépollution et retour de la biodiversité.
- Développement des habitats coopératifs, communautaires: éco-quartiers.
- Création de chartes de bonne conduite sur l’implication, la sobriété comportementale, le temps collectif.
- Utilisation du budget dédié à la réduction des bidonvilles pour permettre aux « gens du voyage » d’accéder à des logements ou à des terrains aménagés selon leurs besoins spécifiques.
- Forte restriction du trafic aérien : interdiction des vols en provenance ou à destination d’un aéroport de moins de 1 500 km, et entre 19 h et 7 h sauf cas de force majeure.
- Aide à la mise en place de lieux conviviaux pour les associations, activités culturelles, réunions politiques, et réappropriation du savoir, du politique, du temps.
Afin d’économiser les ressources énergétiques pour l’agriculture, alléger la dépendance au pétrole (intrants : engrais, pesticides, mécanisation), préserver et restaurer les milieux, développer l’emploi local (tout en assurant de bons rendements) et diminuer la dépendance alimentaire de la région :
- Racheter des exploitations productivistes via un fonds dédié, pour relancer l’agriculture paysanne, développer les fermes bio locales et, de fait, favoriser la biodiversité.
- Favoriser les circuits commerciaux courts via les monnaies locales, par exemple.
- Favoriser les restaurateurs qui cuisinent eux-mêmes, avec des produits locaux et utilisent moins d’emballages. Création d’un label et réduction de leur TVA.
- Encourager une politique de formation professionnelle et d’apprentissage pour orienter vers lesbesoins agricoles (prise en charge des formations, reconversions ).
- Inciter à manger moins de viande dans les cantines, maisons de retraite, restaurants d’entreprises.
- Opter pour une nourriture biologique et locale dans les cantines : mise en place à travers la région d’Île-de-France avec subventions pour aider au retour à la terre, à l’achat de terrains et aux formations professionnelles.
« Vivre plus simplement pour que d’autres puissent simplement vivre. »
Favoriser les alternatives concrètes – Gratuité du bon-usage et renchérissement du mésusage :
- Gratuité de l’eau, du gaz, de l’électricité jusqu’à un certain niveau de consommation décidé localement et démocratiquement, puis renchérissement de l’utilisation supplémentaire.
- Production locale d’énergies par retraitement des déchets, de la biomasse.
- Adaptation des bâtiments publics aux normes écologiques.
- Aide à la mise en place d’AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture paysanne).
- Subventions aux Systèmes d’Echanges Locaux (SEL).
- Incitation aux « monnaies » locales, par exemple sous forme de carte de crédit Région Île-de-France ne fonctionnant qu’en Île-de-France et pour des productions locales, peu emballées, labellisées.
La monnaie pourrait être fondante (contre l’épargne) donc à utiliser assez vite, encouragée par un bénéfice à l’achat (5%) pris en charge par la région (mais avec des quotas pour empêcher la capitalisation). - Incitation au développement de villes lentes en Île-de-France (réseau « transition towns »).
Création de fonds afin de se donner les moyens d’une politique de rupture dans le cadre de la Région Île-de-France avec :
- Rachat d’entreprises pour les gérer/louer sous le statut de SAPO, ou de SCOP ou en autogestion, entreprises qui ne dépendraient ni de l’état ni d’actionnaires et auraient pour mission de produire des biens ou services socialement utiles.
- Achat de terres permettant l’installation de paysans en agriculture biologique.
- Transformation des logements anciens en habitat plus écologiques (isolation et efficacité énergétique, matériaux locaux..).
Plus de liens, moins de biens !
Pour une décroissance des déchets :
- Taxation des sur-emballages, des portions individuelles.
- Mise en place de toilettes sèches, de zones de compostage dans les quartiers où des jardins potagers sont développés et création de services publics pour les gérer.
- Grand plan de réduction des rejets de méthane dans les décharges.
- Limitation du recours à l’incinération, vers son interdiction.
- Interdiction des produits d’entretiens chimiques dans les lycées ; promotion d’une filière « verte » et de nouvelles méthodes de nettoyage respectueuses de l’environnement, des utilisateurs et des usagers.
Pour une autre politique :
- Favoriser l’indépendance des médias régionaux par rapport aux grosses entreprises locales et aux élus (France 3, radios locales…).
- Interdire la diffusion des journaux gratuits qui ne vivent que de la publicité.
- Financer des médias alternatifs sans publicité (journaux, radios, télés…).
- Interdire la publicité dans les espaces publics, remplacer les espaces publicitaires par des espaces de libre expression politique, culturelle, avec emplacements réservés aux enfants.
- Normaliser le salaire des élus et réduire leur train de vie : suppression des chauffeurs, du parc automobile, obligation de refuser toute invitation et tout cadeau.
- Restaurer la confiance dans le politique et favoriser la participation et la connaissance citoyenne par le biais de contrôles financiers des budgets, des appels d’offres…
- Impliquer les associations citoyennes et politiques par la mise en place d’un budget participatif qui serait géré directement par les citoyens.
- Organiser des référendums locaux, développer la démocratie participative.
L’utopie d’aujourd’hui sera la réalité de demain !
Développer les formations et les recherches liées à la Décroissance :
- Créer un laboratoire qui listerait les recherches nécessaires à développer pour impulser la transition.
- Créer un laboratoire des nouveaux métiers et des nouvelles formations nécessaires pour assurer la transition.
- Confier au service public de l’enseignement le développement de ces formations.
Pour une Décroissance conviviale :
- Privilégier les associations, les initiatives citoyennes, la mise en place d’ateliers de rencontres,d’échanges de connaissances et de savoir-faire dans les domaines de l’artisanat, du jardinage, de la culture…
- Favoriser les expérimentations pédagogiques (lycées autogérés).
- Favoriser la découverte des langues régionales (celles de la région et celles des autres) et étrangères.
- Favoriser les lieux alternatifs communs (bibliothèques, lieux Internet, lieux de réunions, lieux de jeu…).
- Favoriser les universités populaires dans chaque région.
- Favoriser la réduction du temps de travail avec la mise en place d’une bourse pour la mutualisation des emplois (emplois partagés à compétences équivalentes pour un même poste).
- Organiser des conférences sur les innovations sociales et écologiques, les expériences alternatives.
Pour une Décroissance soutenable, sereine et conviviale en Île-de-France !