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Mercredi 30 janvier 2013 un adhérent du Parti pirate et un membre du Parti Pour La Décroissance se sont rencontrés à Paris.
– Le Parti Pirate est fondé en 2006 et a su présenter plus de 100 candidatures aux dernières législatives. Il entend apporter au débat publique un questionnement sur les mécaniques démocratiques et le lien du citoyen avec l’État. Il exige une transparence quasi absolue dans le domaine publique, il exige dans le même temps une protection très forte de la vie privée. Pour le Parti pirate, les nouvelles technologies ne sont pas juste une évolution mais une véritable révolution. Il est de première importance d’agir pour que celle-ci appartienne aux citoyens plutôt que ne nourrisse des dérives totalitaires Orweliennes. A cette idée le Parti pirate ajoute un profond attachement aux valeurs humanistes, et notamment républicaines, ainsi qu’à la générosité et au partage. Il prône particulièrement le développement des relations non marchandes entre les hommes.
– De son côté le Parti Pour La Décroissance participe à la création d’un mouvement politique autour des idées de la Décroissance. Il travaille le projet de Décroissance à travers la publication de textes, communiqués, de livres mais aussi à travers la participation à des événements. En particulier, il souhaite proposer des pistes programmatiques et stratégiques afin d’initier une transition nous permettant de sortir de l’impasse dans laquelle nous amène ce que PPLD appelle la société de croissance. Afin d’initier des débats et discussions constructives sur la Décroissance, le PPLD travaille à rendre visible la Décroissance en s’appuyant sur un site Internet riche et des outils de communication. Enfin, toujours dans cette logique de visibilité, le PPLD participe à des élections mais aussi à des campagnes et des luttes collectives.
L’ambiance de la rencontre fut conviviale sans nul doute. Nos valeurs fondamentales se sont trouvées une parenté évidente. A l’issu de cette conversation à bâton rompu qui a durée quelques heures, ce sont en fait les points de divergence qui me semblent plus facile à lister:
° Le parti de la décroissance se définit clairement à gauche dans l’échiquier politique. Il existe une pensée décroissante de droite, très identitaire dont il veut surtout se démarquer. De son côté, le Parti pirate se revendique très clairement ni à droite ni à gauche, position délicate mais nécessaire pour réaffirmer que son objectif est d’améliorer le lien du citoyen et des institutions républicaines.
° évidemment le Parti pour la Décroissance a une vision économique beaucoup plus radicale que le Parti pirate, plutôt prudent et mesuré sur le sujet.
Au contraires, la liste des convergences n’en fini pas, tant sur l’analyse du monde, sur les valeurs politiques à essaimer ou même sur certaines mesures concrètes.
Entre cela, les discutions concernant le rapport à la technologie ont paru de première importance, notamment en ce qu’ils ont montré une convergence inattendue. Se partage le désire que le citoyen s’approprie l’outil informatique pour en faire un outil de liberté plutôt que d’aliénation, voire qu’il puisse s’en saisir dans le cadre d’une résistance civile. La décroissance n’est pas technophobe. Le rapport de l’homme et de la machine se doit d’être interrogé, et le Parti pirate pourra sans aucun doute bénéficier d’une conversation approfondie avec le Parti pour la décroissance sur ce sujet.
Parmi les autres thématiques on l’on a observées de très fortes convergences, nous pouvons citer :
– Réflexions communes autour de la démocratie : les limites de la démocratie participatives et quels outils pour les compenser ?
– Réflexions sur les notions d’autonomie et de convivialité : au delà du rapport à l’outil informatique déjà cité, comment se réapproprier son usage et son utilisation en sortant de la domination des multinationales. Une réflexion sur le recyclage et la réparation de cet outil. Enfin un débat sur quel avenir pour l’internet et l’informatique en prenant en compte la déplétion des énergies et des métaux.
– Des discussions sur le rapport au pouvoir, aux institutions, à la transition, mais aussi à l’économie avec la notion de Dotation Inconditionnelle d’Autonomie, les notions de relocalisation ouverte, décolonisation de nos imaginaires (la dés-aliénation) et la démocratie liquide.
Enfin, quelques pistes ont été évoquées sur les relations futures des deux mouvements.
– Partenariats autour des outils informatiques libres et participatif : le Parti Pirate pourrait aider le PPLD à mettre en place des outils informatiques adaptés à son organisation horizontale et permettant d’ouvrir ses discussions et débat autour du projet.
-Des plates-formes programmatiques communes peuvent aussi s’ouvrir localement sur des convergences dans le cadre des prochaines échéances électorales.