La transition immobile

voiture-electriqueL’Assemblée  Nationale vient de voter le projet de loi sur la transition  énergétique, des débats houleux mais surtout stériles, des mesures  phares, enfin surtout, beaucoup de poudres aux yeux. D’emblée, nous  pouvons affirmer que la « transition énergétique » du gouvernement est  très loin d’être la transition démocratique et sereine, nécessaire et  souhaitable, que nous prônons ! L’intitulé du projet de loi, sans  ambiguïté, en atteste :« relatif à la transition énergétique pour la croissance verte ».
Les  objectifs, essentiellement comptables et techniques clairement énoncés  dans le titre 1 (réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre en  2030, réduire de moitié la consommation d’énergie à l’horizon 2050,  porter la production d’énergie renouvelable à 32 % de notre consommation  énergétique finale, baisser la part du nucléaire dans la production  d’électricité à 50 % à l’horizon 2025) semblent ambitieux mais ils engagent surtout les gouvernements  suivants !

Au niveau des transports, la transition est effrayante  puisqu’elle consacre la voiture électrique comme mode de déplacement  d’avenir… Comme si la voiture électrique était plus propre ?
La  lutte aux « gaspi » serait également lancée. Et là, pas de demi-mesure  avec l’interdiction des sacs plastiques à usage unique en 2016 mais  aussi de la vaisselle jetable en plastique à partir de 2020. La future  loi entend agir contre l’obsolescence programmée et fait la part belle à  l’économie circulaire : recycler 60 % des déchets en 2025, développer  des cycles courts de réemploi et de recyclage. Tout cela est louable  mais est-ce crédible sans remise en cause, même partielle de nos modes  de vie ? N’est-ce pas d’abord chercher à développer le secteur  industriel du « déchet », et par effet rebond, favoriser la production de  déchets au lieu de les limiter ?
Au niveau de la production  d’énergie, le renouvelable est évidemment mis en avant mais le projet de  loi, comme un symbole, se termine par la sûreté nucléaire avec,  notamment, la mise en place de commissions, et d’une autorité  indépendante visant à favoriser la transparence de l’information : il  n’y a pas à dire, c’est la révolution ou alors …

Soyons  clairs, nous ne croyons pas que cette loi sera un tournant en faveur de  la nécessaire transition, quelques mesures réfléchies ne seront pas  suffisantes. L’ensemble de ce projet de loi n’est que de la poudre aux  yeux pour rassurer la population, qui est en train de prendre conscience  des limites environnementales, tout en lui promettant de ne surtout  rien  changer … Les questions énergétiques sont loin d’être uniquement  techniques. Réduire nos consommations d’énergies et nos dépendances aux  fossiles ne peut se faire qu’à la condition de questionner notre modèle  de société. L’énergie verte n’existe pas plus que la croissance verte ou  durable. L’écologie au service de l’économie, c’est à la fois absurde  et impossible : le découplage énergie / PIB est un mythe. Il va falloir inventer de nouvelles solidarités dans un monde sans croissance du PIB.

Ne  pas sacrifier notre mode de vie et notre modèle de société, tel est  l’objectif en filigrane de ce projet de loi. La transition énergétique  est d’abord une question de justice sociale. Ce modèle de société basé  sur la compétition, le toujours plus de  consommation stupide nécessitant toujours plus d’emplois néfastes,  toujours plus d’inégalités et de mal -être n’est ni soutenable, ni  souhaitable. Nous sommes bien loin de l’urgence sociale et écologique  qui impose une véritable transition écologique. Plus que jamais, nous  insistons pour que les vraies questions soient posées entre la Décroissance  choisie ou la récession subie ; entre une transition démocratique,  sereine, solidaire et soutenable ou l’effondrement au service d’une  oligarchie financière !

Leur pseudo-transition au service de  l’oligarchie n’est pas la notre. Heureusement, partout dans le monde,  sans attendre les décisions des « politiciens », des citoyens utilisent  leur pouvoir d’action pour explorer et expérimenter des pistes de transitions sociétales allant vers de nouveaux modèles de sociétés soutenables, souhaitables, autonomes et conviviaux.

http://www.institutmomentum.org/quatre-regards-leconomie-lanthropocene/
http://www.institutmomentum.org/transition-energetique-lavenir/
http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2014/10/14/Transition-energetique—un-pas-en-avant–trois-pas-en-arriere–Communique-pour-le-PG-

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Une réponse à La transition immobile

  1. Frédérique dit :

    les lien vers « institutmomentum.org » ne fonctionnent pas.

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