« Utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non », clament les auteurs de cette tribune. Ils appellent donc, le samedi 3 octobre, à « marcher sur les aéroports », dans des cortèges familiaux et non-violents, à pied ou à vélo.
Le samedi 3 octobre, nous marcherons sur les aéroports, avec détermination et non-violence, pour la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur, en solidarité avec les salarié.es qui subissent une crise sociale due à des mauvais choix politiques.
La crise du Covid-19 a cloué les avions au sol comme jamais auparavant. Cette situation, nécessaire pour stopper la propagation du virus, a provoqué un terrible choc pour tout le secteur aéronautique et ses employé.es.
Le gouvernement français a accordé des milliards d’euros pour relancer ce secteur, mais sans la moindre condition ambitieuse pour protéger le climat et l’emploi. Malgré leur échec à respecter leurs engagements écologiques, déjà insuffisants, les dirigeants du pays et ceux des grandes entreprises aéronautiques s’autorisent ainsi à continuer leur course effrénée vers le chaos climatique et social. Le transport aérien est déjà à l’origine d’au moins 5 % du réchauffement climatique mondial, autant qu’un pays comme l’Allemagne, et espère croître encore.
Les directions des entreprises de l’aéronautique, notamment Air France et Airbus, annoncent déjà la suppression de milliers d’emplois, malgré le soutien massif de l’État. En misant sur une croissance infinie du trafic et sur d’hypothétiques innovations technologiques, ces dirigeants mettent en péril à la fois la situation des salarié·es et notre écosystème, et ce avec la complicité des responsables politiques.
Réduire le trafic et reconvertir les emplois
La période de confinement a montré que les pouvoirs publics sont capables de diminuer rapidement et drastiquement le trafic aérien si les conditions l’exigent. Or le dérèglement climatique est un péril encore plus grave que l’actuelle crise sanitaire. Relancer l’aviation et laisser dépérir les transports bas carbone comme le train sont deux erreurs politiques aux conséquences dramatiques.
Aussi, nous l’affirmons clairement : utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non. Laisser croire qu’une aviation écologiquement responsable est possible dans les prochaines décennies, c’est non. Risquer l’avenir de l’ensemble des salarié·es du secteur aéronautique, c’est non.
En revanche, c’est un grand oui pour soutenir les travailleuses et travailleurs de l’aéronautique, pour organiser avec elles et eux la reconversion de cette industrie vers des transports décarbonés, pour prendre en compte les riverain·es qui subissent les nuisances de l’aviation et pour repenser collectivement, à l’échelle de la société, nos besoins en déplacement.
- Relancer l’aviation et laisser dépérir les transports bas carbone comme le train sont deux erreurs politiques aux conséquences dramatiques.
Pour notre avenir à toutes et à tous, nous marcherons sur les aéroports
Nous avons une occasion historique de faire le bon choix. Les pistes de mesures sont nombreuses :
fermer les liaisons intérieures qui sont réalisables en train ;
abandonner les projets d’extension d’aéroports ;
taxer le kérosène
garantir l’emploi des travailleuses et travailleurs et accompagner la reconversion de ce secteur ;
réorienter les subventions publiques (notamment les actuelles subventions aux aéroports régionaux déficitaires et aux compagnies low-cost) vers le développement des alternatives, notamment le train comme le souhaitent 81 % des Français·es…
Or, ce n’est pas le choix que fait notre gouvernement. Alors, faisons entendre notre voix : le samedi 3 octobre, marchons sur les aéroports ! Dans des cortèges colorés et déterminés, familiaux et non-violents, à pied, à vélo, nous marcherons sur les aéroports des grandes villes, sur les aéroports régionaux, sur les aéroports de jets privés. Le trafic en sera grandement perturbé, aussi nous l’annonçons dès aujourd’hui pour que chacun·e prenne ses dispositions et ne prévoie pas de vol ce jour-là.
Cette journée blanche sera l’occasion de faire passer notre message : nous ne voulons pas subir les conséquences dramatiques de l’inaction climatique, nous voulons préserver la santé de toutes et tous, les conditions de vie des générations présentes et futures. Choisissons dès maintenant la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur !
Pour soutenir l’appel, rendez-vous sur le site d’Alternatiba.