La crise économique et financière qui ébranle le monde est aussi une crise de civilisation, face à laquelle les réponses habituelles, néolibérales comme étatistes, sont impuissantes. L’autogestion peut constituer une alternative. Elle sera au centre d’un événement festif et populaire en juin 2012 : la Foire à l’autogestion.
Phénomène planétaire, l’autogestion s’inscrit dans la longue tradition historique des coopératives et des « récupérations d’entreprises », de la Commune de Paris au Printemps de Prague, de la Révolution espagnole à la Pologne d’août 1980, de Lip à l’Argentinazo en 2001. Elle apparaît dans les luttes récentes à Philips-Dreux, à Fralib et à SeaFrance. Elle imprègne également les pratiques alternatives, de la réappropriation collective de l’habitat au lien direct avec les paysans et les producteurs.
Ces différentes expériences partagent un horizon commun : décider collectivement des affaires communes, sans déléguer à des dirigeants, aussi bien sur le plan économique que politique. Reprendre en main la production, c’est aussi pouvoir transformer ses modalités et ses finalités. Ancrée dans des pratiques concrètes, portée comme un projet global, l’autogestion est ainsi une réponse possible à la faillite du système capitaliste et étatiste.
La Foire à l’autogestion sera le point de rencontre de toute une galaxie de collectifs, d’associations, d’entreprises, de coopératives, d’organisations syndicales et politiques qui cherchent à faire vivre l’idée d’autogestion. L’événement aura lieu le week-end du 23-24 juin 2012 à Montreuil (93), sur le site de la Parole errante, avec des stands, des espaces de débat retransmis à la radio, des projections de films, un concert, un village du livre, un espace enfants, des ateliers pratiques…
Pour rendre concret ce projet, un comité d’organisation se met en place. Nous invitons toutes les personnes, organisations, syndicats, associations, entreprises, coopératives, etc. revendiquant et pratiquant l’autogestion à s’y associer.
Repolitiser la société, resocialiser la politique Quelle stratégie politique pour une transition démocratique et sereine vers des sociétés soutenables et souhaitables de Décroissance
Depuis le début des années 2000 et en particulier ces dernières années, on assiste à l’émergence d’initiatives locales citoyennes en rupture avec les schémas classiques de la société de croissance. En parallèle, en France, mais aussi dans d’autres pays, notamment latins, on assiste à la naissance de débats et aussi de mouvements politiques autour des idées de la Décroissance.
Aujourd’hui ces mouvements se questionnent sur la manière de faire vivre ces différentes démarches ensemble et sur la façon de colporter un nouveau projet de société tout en restant en cohérence avec cette pensée politique. Un des thèmes le plus souvent mis en avant dans la Décroissance est la relocalisation de l’économie et donc, par là, de la vie.
Ces initiatives locales, que l’on appelle alternatives concrètes, comme l’habitat partagé ou les AMAP par exemple, s’inscrivent toutes dans cette logique de réapprendre à vivre localement, à produire localement et ainsi à recréer des sociétés humaines permettant d’initier une transition vers une souveraineté alimentaire et énergétique. Ce livre propose de mettre en avant un certain nombre d’entre elles.
Comme les villes en transition en France, ce type d’initiatives locales et concrètes rencontre un succès notoire auprès de personnes non intéressées ou lassées par le militantisme classique et ses codes. Souvent présentées comme non politiques, ces alternatives sont en effet en rupture avec la manière classique de faire de la politique consistant à se battre contre, et dont la stratégie ne s’inscrit que dans une logique de prise de pouvoir. En fait, elles reviennent à l’essence même de la Politique, celle de la vie de la Cité, en faisant participer tous les citoyens à la réappropriation de leurs choix de vie. Elles sont donc fondamentalement politiques et constituent des exemples de resocialisation de la politique et de repolitisation de la société (1), au niveau local, en commençant, sans attendre une hypothétique prise de pouvoir, à construire d’autres sociétés soutenables et souhaitables.
Chacune de ces alternatives ne représente pas une fin en soi mais l’ensemble forme un vivier d’expériences, plus ou moins réussies, qui ont vocation à se multiplier et à être adaptées et appropriées ici et là. Ces initiatives, bien que la plupart soit indépendante, s’inscrivent et participent directement ou indirectement à la construction d’un mouvement politique de rupture avec la société de Croissance et aussi de sortie du capitalisme et du productivisme.
L’enjeu aujourd’hui, autour de ces initiatives et de la richesse d’expériences qu’elles représentent, est d’arriver à tisser un réseau en construisant des liens, des ponts, des passerelles à la fois entres elles mais aussi avec les autres niveaux politiques de la Décroissance. Ce maillage permettrait de mettre en commun, de critiquer, de se rencontrer, mais aussi de gagner en visibilité, lisibilité et cohérence. Il éviterait par ailleurs le risque de repli sur soi et de communautarisme que cela représente, la dérive survivaliste (2) ou encore de se trouver rattrapé par des lois interdisant tout simplement ce type de démarche (3).
Aujourd’hui, nous observons que la Décroissance peut se colporter sur quatre niveaux politiques : – Le collectif : à travers les alternatives concrètes, mises en avant dans ce livre. – Le projet : projet de transition et aussi réflexion sur ce que peuvent être des sociétés de Décroissance (4). – La visibilité : l’organisation de rencontres-débats, de manifestations, le passage dans les médias, la participation à des élections de manière non-électoraliste (5). – L’individuel : à travers la simplicité volontaire et la décolonisation de l’imaginaire.
Chacun de ces niveaux est complémentaire des autres et chacune des initiatives de rupture avec la société de Croissance s’inscrit dans plusieurs d’entre eux. Il faut aujourd’hui arriver à cultiver cette diversité. Ces quatre niveaux politiques de la Décroissance interagissent entre eux et doivent se nourrir mutuellement les uns les autres, en rupture avec toute volonté de domination.
Je propose ici de présenter les complémentarités entre le Collectif et ces différents niveaux :
Une alternative concrète locale, tout aussi pertinente soit elle, peut très vite être rattrapée par la loi si elle se désintéresse de la politique institutionnelle et des débats de société. Au contraire, en s’appuyant aussi sur la Visibilité, notamment par la participation non-électoraliste à des élections, elle contribue à la fois à expliquer sa démarche, à ouvrir un débat citoyen sur celle-ci, mais aussi à créer des liens avec des élus locaux qui pourront, non pas récupérer, encore moins faire à la place de, mais laisser la possibilité que vive et se construise cette alternative.
Inversement, le niveau de la Visibilité s’inspire des alternatives concrètes et donne plus de crédibilité au discours de la Décroissance en les mettant en avant. La Visibilité permet aussi de semer des graines d’idées qui peuvent germer ici ou là.
De même, il y a des synergies entre l’Individuel et le Collectif : une alternative concrète est constituée de citoyens faisant le choix de la simplicité volontaire. Inversement, sans alternatives concrètes, ces citoyens ne trouvent pas de lieu d’expérimentation collective de leur choix de vie et seraient condamnés à l’isolement.
Les alternatives concrètes trouvent à travers le Projet, et donc des réflexions théoriques, une cohérence et un sens global à leurs démarches. Inversement, le Projet se nourrit de ces laboratoires d’expérimentations.
Et aussi les complémentarités entre Individuel – Projet – Visibilité :
C’est à travers les réflexions intellectuelles qu’une personne se nourrit et arrive à remettre en question son mode de vie et de pensée. Inversement, le Projet se nourrit de ce qui est expérimenté par les personnes faisant le choix de la simplicité volontaire.
C’est à travers la Visibilité que des personnes sont sensibilisées aux réflexions intellectuelles autour de la Décroissance. Inversement, la participation de personnes choisissant la simplicité volontaire dans la Visibilité donne un visage humain, et non plus seulement théorique, à ce choix de vie.
Sans la Visibilité, le projet s’enfermerait dans ses vérités sans jamais se confronter au débat. Les idées de la Décroissance resteraient dans le cercle fermé d’une petite élite éclairée. Inversement, la Visibilité sans le Projet ne consisterait qu’à rabâcher quelques slogans sans approfondir le débat ni questionner le chemin : quelle visibilité ? Comment colporter la Décroissance de manière cohérente ?
On peut voir les complémentarités entre ces différents niveaux, mais aussi la pertinence et la cohérence d’imaginer un espace commun pour les faire vivre ensemble. Construire cet espace, c’est commencer à penser et expérimenter ce que pourraient être demain des sociétés de Décroissance. C’est construire un nouveau rapport à l’autre, un nouveau rapport à la politique, à la démocratie, au pouvoir. Il semble ainsi impossible pour le mouvement de la Décroissance d’adopter les formes d’organisations politiques traditionnelles et encore moins leurs stratégies orientées vers la prise de pouvoir, qu’elle soit institutionnelle ou révolutionnaire. Dans leurs natures, elles sont incompatibles avec nos idées et notre projet.
« La Décroissance ne doit pas seulement être le but d’un tel projet mais aussi son chemin et sa méthode. » (6)
Lors des réflexions et des travaux que nous avons effectué dans la dynamique de la campagne Europe-Décroissance en France, nous nous sommes orientés vers une stratégie dite de masse critique, ou comment changer la société sans prendre le pouvoir (7), en commençant ici et maintenant, et en luttant contre les pouvoirs existants (8). C’est le grand apport des alternatives concrètes : une nouvelle pratique de la politique dans laquelle le faire prend le dessus sur le désir de pouvoir et de domination. En fait, il s’agit de se réapproprier le pouvoir de faire contre la logique de pouvoir sur. En effet, notre démarche non-électoraliste (9) s’inscrit dans une approche de la politique en rupture avec l’illusion que la prise de pouvoir est un préalable à tout changement de société. Notre liberté de parole, de ton et surtout notre caractère désintéressé nous offre une grande amplitude pour jouer ce rôle de poil à gratter idéologique, de force de proposition de nouvelles idées, d’initiateurs de débats et d’alternatives concrètes.
De même, cette cohérence doit se reconnaître dans la vie de notre mouvement, organisé en réseau autour de collectifs locaux, de collectifs thématiques, d’alternatives concrètes, se retrouvant lors de projets communs comme des séminaires, des livres, des élections, des colloques, des festivals, des manifestations…
L’ensemble de nos projets et actions doit représenter un « pas de côté », en se posant continuellement la question, avec humilité et respect, de la cohérence entre la pensée, le chemin et la méthode. Chacune des expériences que nous partageons, qu’elles soient réussies ou non, sont autant d’éléments que nous apportons à la construction de cette transition vers des sociétés de Décroissance soutenables et surtout souhaitables, sans jamais perdre de vue que sa diversité est ce qui en fait à la fois sa richesse et sa cohérence.
Cette démarche peut être complémentaire de celle des partis traditionnels dont la stratégie privilégie la prise de pouvoir préalable. En effet, ces partis, soumis à l’agenda électoral et contraint par la réalité du financement des partis politiques ont à adapter leurs discours et stratégies au système. Toutefois certains de leurs membres partagent nos idées et peuvent être des relais pour à la fois communiquer sur nos idées et nous permettre d’initier ou de faire vivre nos alternatives concrètes à travers des lois et/ou des financements publics. Par contre, cela doit se faire en renversant l’imaginaire politique dominant qui laisse croire que tout viendra d’en haut et qu’il suffit de bien voter pour que tout aille mieux demain : ce n’est pas l’élu qui fait à la place du citoyen. L’élu permet aux citoyens de faire.
Changer de société pourrait bien être la conséquence d’une raison impérieuse que nous imposerait une nature devenue moins généreuse voire plus violente. Les décroissants, s’ils adhèrent évidemment à la « nécessité » du changement, souscrivent aussi et peut-être avant tout à sa « souhaitabilité ». La Décroissance n’est pas l’acceptation résignée de contraintes écologiques mais bien la formulation raisonnée d’un idéal de société. A l’inverse, nous assistons aujourd’hui à un désarroi idéologique profond, que ce soit à gauche ou à droite. La fin proche du pétrole, l’accroissement des inégalités conduisent à entrevoir un possible effondrement de notre civilisation. Dès lors, le risque de mise en place de politiques fascistes, voire écofascistes sera fort (10), et à la Décroissance choisie se substituera une récession subie. La Décroissance propose d’anticiper dès maintenant ces changements afin d’initier une transition vers des sociétés soutenables et souhaitables, transition qui ne peut être autre chose que le résultat d’un choix démocratique, avec une forte adhésion et participation à nos idées.
En effet, en cohérence avec notre stratégie de masse critique et surtout de ne pas attendre un grand soir illusoire, nous devons commencer ici et maintenant à nous réapproprier nos choix de vie. L’enjeu est plus de trouver des leviers par lesquels on peut initier une resocialisation de la politique et une repolitisation de la société, en rappelant que la politique ne s’arrête pas au jeu électoral comme le système souhaite nous le faire croire. La politique, c’est la vie de la cité. Il s’agit de reconstituer des communautés humaines localement, des collectifs, des solidarités, dans une société où l’individualisme et le culte de la personne, mais aussi l’illusion de toute puissance, le déni de notre interdépendance les un-e-s par rapport aux autres participent à la dépolitisation de la société.
La myriade d’alternatives concrètes, aussi diverses, créatives, imaginatives, innovantes que l’on peut voir ici et là constitue un espoir de réappropriation de la politique et donc de transition démocratique vers des sociétés de Décroissance, à condition qu’elles convergent en s’inscrivent dans le tissage d’un réseau s’appuyant sur les différents niveaux politiques de la Décroissance. Il s’agit donc bien de faire de la politique, mais autrement, non pas pour prendre le pouvoir mais pour faire avancer nos idées, nos projets, pour que la réflexion et la réappropriation de nos choix de vie remplacent la consommation et l’acceptation désenchantée d’une réalité sociale mortifère.
Vincent Liegey
Membre du Parti Pour La Décroissance et du collectif Décroissance 2012.
Effectue un doctorat sur la Décroissance à l’université d’économie de Budapest.
(1) Plate-forme de convergence de l’AdOC : http://www.partipourladecroissance.net/?page_id=4708
(2) Démarche individualiste consistant à se préparer aux crises à venir de manière individuelle et/ou communautaire. Cela peut même consister à s’armer pour protéger son jardin en attendant les hordes d’affamés. On retrouve cette démarche particulièrement en Amérique du Nord. Lire la Décroissance n°52, septembre 2008, Survivre aux survivalistes, par Paul Ariès.
(3) Voir par exemple la loi Loppsi 2 et l’interdiction des Yourtes.
(4) Comme par exemple nos travaux sur la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) couplée à un revenu maximum autorisé (RMA) : http://www.partipourladecroissance.net/?p=4144
(5) Voir par exemple la campagne Décroissance 2012 : www.decroissance2012.fr
(6) Plate-forme de convergence de l’AdOC : http://www.partipourladecroissance.net/?page_id=4708
(7) John Holloway, 2008, Changer le monde sans prendre le pouvoir, Sillepse, 320 p.
(8) Benasayag M., Sztulwark D., 2002, Du contre-pouvoir, La Découverte, 166 p.
(9) Participer à des élections de manière non-électoraliste consiste à instrumentaliser les élections pour ce qu’elles représentent comme opportunité de faire entrer la Décroissance dans le débat public. De même elles permettent de faire se rencontrer au niveau local des Objectrices et Objecteurs de croissance et ainsi faire vivre des groupes locaux. Cette stratégie protège aussi du piège électoraliste : ne pas avoir à adapter le discours dans le seul but d’obtenir un score suffisant permettant de bénéficier du financement public ou permettant d’avoir des élus.
(10) Voir La Décroissance, novembre 2010 (n°74), La Décroissance sera t-elle autoritaire, avec les contributions de Yves Cochet, Florence Leray et Vincent Liegey : http://www.partipourladecroissance.net/?p=5008
Vendredi 13 janvier la France a vu sa note AAA dégradée à AA+. Cette décision est ressentie comme un drame par tous les économistes, politiques et médias de tous bords. Le réel drame ne serait-il pas ailleurs ? Que signifie cette réaction générale de panique ? Il faut croire que chacun a intégré les règles financières actuelles comme étant naturelles et immuables. Au point de se résigner à subir ses dysfonctionnements et à se soumettre à ses pseudo-solutions, au lieu de remettre en question le système monétaire et financier.
Au premier abord, cette rétrogradation signifie que la solvabilité de la France est jugée à la baisse. En effet, la dette est équivalente aujourd’hui à 80% du PIB, alors qu’elle était de 8% à la fin des années 70. Elle signifie aussi que la France ne pourra emprunter sur les marchés des capitaux qu’à des taux d’intérêt encore plus élevés.
Le drame, c’est que le milieu médiatico-politique ne réinterroge pas l’origine structurelle de cette dette soumise à la machine économique et dont les conséquences sociales, environnementales, et anthropologiques sont dramatiques. Continuer la lecture →
Le collectif décroissance 2012 vous propose 10 entretiens filmés pour mieux comprendre la Décroissance Politique. Ils vont être successivement mis en ligne pour la fin du mois de février. Voici le n°3
Le collectif décroissance 2012 vous propose 10 entretiens filmés pour mieux comprendre la Décroissance Politique. Ils vont être successivement mis en ligne pour la fin du mois de février. Voici le n°3
Nous avons prévus de nous réunir en Assemblée Générale, à Paris, pour des raisons pratiques (voir le réseau SNCF !), à la date du samedi 12 mai.
Nous aimerions que touTEs ceux et celles qui souhaitent se joindre à nous se manifestent en nous envoyant une simple réponse affirmative (avec leur nom) par retour de mail, afin que nous puissions nous organiser au mieux et trouver le lieu adéquat. Vous pouvez aussi nous préciser votre lieu de résidence, afin d’étudier les possibilités de co-voiturage.
Dans les temps précédant l’AG, nous vous ferons parvenir les textes et projets dont nous aurons à discuter et que nous validerons par consensus. Seuls les avis des membres adhérents seront retenus (1) ; ceux qui souhaiteraient exprimer leurs opinions par procuration pourront le faire, et les sympathisantEs qui veulent se joindre à nous et être pris en compte pour les validations pourront adhérer entre temps.
Nous profitons de courriel pour vous envoyer le compte-rendu du Conseil National de janvier dernier
A noter aussi, qu’avec nos amis du MOC (2), nous sommes en train de préparer un appel commun à participer aux élections législatives, partout en France. Surveillez vos boîtes mails et notre site web (3).
Restant à votre disposition pour davantage d’informations,
Anisabel pour le PPLD – <contact@partipourladecroissance.net>
For the last few years we have been living according to the ebb and flow of the “debt crises”. Recently, Greece has shaken the Euro-zone, whilst the state of Spanish, Italian, Hungarian or Irish public finances is deemed very precarious by the most enlightened economists. Even the U.S.A has had to increase their debt level to avoid bankruptcy, which is worthy of a Hollywood scenario. The attempts to salvage the damaged economic model has served to avoid a general panic and to safeguard the order of things; including its oligarchy.
There is strong media pressure to push us to swallow explanations concerning risks and to impose on us measures of austerity as a matter of necessity. Left and right politicians, economists and media commentators never cease to remind us that there is no such a thing as a plan B. It is a matter of implementing harsher austerity measures and praying for a return to strong economic growth in order to get out of this slump, and, above all, to protect the current economic and financial systems; the new religion of our times.
In order to address the situation, austerity plans appear to be the solution of choice for a return to strong growth, according to the mantra of the executives. Meanwhile, the risk of social unrest are increasing and becoming more tangible.
Let us now reflect on the following statements:
1) The current economic model stems from and is addicted to growth.
2) Unlimited growth in a world with limited resources is absurd, and impossible.
3) Predictable and predicted crises signify the failure, if not the end of the current economic model.
4) Similar causes produce similar outcomes; we are about to embark on the second stage of this financial – and socio-political – crisis.
5) A ‘plan B’ based on Degrowth is possible. Continuer la lecture →
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After a 40 hours train journey through the Balkans, I am just back from Istanbul, where I have just spent a week very rich in encounters, reflections, debates, surprises, and of course festive and convivial happenings.
There I attended the 9th International Conference of the European Society for Ecological Economics, 15-18 June 2011.
I also took part in the 3-day (12-14 June) pre-conference workshops with thirty young researchers from all over the world.
What is ecological economics?
Ecological economics is a branch of economics, which calls into question neoclassicism, as the English academic Clive Spash has clearly demonstrated during the first pre-conference day. Among the pioneers and the sources of this field of research, many are cited in the Degrowth debate; to name a few: Nicholas Georgescu-Roegen, Karl Polanyi, Ernst Friedrich Schumacher…. Only the cultural approach and our references are missing to the list: Illich, Gorz, Castoriadis, Ellul, Charbonneau, Lartouche, and so on…..
It should not be confused with environmental economics; so decried for its neo-classical meanderings and its denial of reality. Clive Spash has demonstrated after a few years of difficult collaboration, the incompatibility of the two approaches and the need for a radical and coherent approach to realise the emancipation of ecological economics. Continuer la lecture →
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Le collectif décroissance 2012 vous propose 10 entretiens filmés pour mieux comprendre la Décroissance Politique. Ils vont être successivement mis en ligne pour la fin du mois de février. Voici le n°2
For a democratic transition towards sustainable societies based on Degrowth.
Growth society accumulates the whole spectrum of crises: economic, environmental, social, cultural, and political. There is no need to demonstrate this absurdity in view of the growing full-in-your-face inequalities, the increasing unease, the daily social and/or natural industrial disasters. Today we need to build a transition towards sustainable and desirable societies based on Degrowth.
It is about sharing the cake more equitably, to limit its size, but to improve its taste as well!
That’s why we, the Degrowth Collective 2012, intend to take part in the presidential elections: the most important political event of our sick democracy, in order to:
“A man does not ‘by nature’ wish to earn more and more money, but simply to live as he is accustomed to live and to earn as much as is necessary for that purpose.”
Max Weber
One of the core propositions of the ‘Growth Objectors’ approach is the creation of the Unconditional Autonomy Allowance (UAA) – in French Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA). This allowance would be allocated equally to all from birth to death and would be sufficient to ensure a frugal but decent/reasonable quality of life. It is not tied to any consideration of work or employment (1).
This allowance would be: individual, inalienable, and cumulative with any other revenue. It represents acknowledgement of each individual’s contribution throughout a whole spectrum of his/her activities, including those of a non-mercantile nature.
Je (Superno) vous bassine depuis cinq ans avec le Peak Oil, qui devait entraîner à court ou moyen terme la chute de l’économie mondiale et la fin de la doctrine croissanciste.
Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas la seule pénurie qui nous guette. Conséquence directe de la croissance mondiale infernale, d’autres ressources vont rapidement venir à manquer. Oh, pas forcément en même temps. Mais en l’espace de 2 ou 3 décennies, nombre de ressources indispensables à la conservation de notre niveau de vie vont devenir plus rares, et ne pourront plus être exploitées en quantité suffisante.
Pour ceux qui auraient pris le train en marche, deux notions de base, niveau maternelle moyenne section. On remarquera au passage que 99.9% de nos politiciens, dont certains ont pourtant fait toutes les études que l’on peut faire (Normale Sup, l’ENA, Polytechnique…) n’ont toujours pas compris ces notions. Continuer la lecture →